L'Irak et la Grande-Bretagne vont entamer des négociations pour déterminer le statut des forces britanniques en Irak au-delà de la fin de l'année, à l'instar de celles menées avec Washington, a indiqué dimanche le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, dans un communiqué.

«Le premier ministre a annoncé qu'il allait nommer une équipe de négociateurs pour discuter l'avenir des troupes britanniques en Irak», a indiqué le bureau de M. Maliki, après une rencontre entre le chef du gouvernement irakien et le nouveau ministre britannique de la Défense, John Hutton.«Si le Sofa (Status of Forces Agreement) avec les Etats-Unis est approuvé par les institutions constitutionnelles irakiennes, cela facilitera l'obtention d'un accord avec les Britanniques sur l'avenir de leur presence militaire en Irak», a ajouté M. Maliki.

Nommé il y a seulement deux semaines, M. Hutton a effectué dimanche sa première visite en Irak.

«Nous voulons voir des changements fondamentaux dès les premiers mois de l'année prochaine dans notre mission militaire en Irak», a déclaré John Hutton après la rencontre, selon un communiqué du ministère britannique de la Défense.

«Nous nous sommes mis d'accord pour travailler ensemble de manière intensive afin de mettre en place, avant la fin de l'année, un accord formel sur le statut des forces britanniques», a ajouté M. Hutton.

Le chef du gouvernement irakien a également souligné la nécessité de trouver un accord entre Bagdad et Londres avant le 31 décembre, date d'expiration du mandat de l'ONU sur la mission de la coalition en Irak.

Plus de 4000 soldats britanniques sont encore présents en Irak, à Bassorah, la grande cité chiite du sud du pays. Ils sont basés à l'aéroport et ne sortent en mission que sur demande des Irakiens.

Le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, Bill Rammell, avait estimé mardi qu'il était «critique» d'obtenir dans les prochaines semaines un accord bilatéral sur le maintien des troupes britanniques.

Sans un tel accord, le Royaume-Uni devra chercher un renouvellement du mandat des Nations unies pour maintenir sa présence militaire en Irak, ce qui enverrait un message négatif et saperait les progrès dans le pays, avait estimé M. Rammell.

Dans une interview publiée lundi par le quotidien britannique The Times, le Premier ministre irakien avait estimé que la présence des troupes britanniques n'était plus nécessaire pour assurer la sécurité de l'Irak.

De son côté, Washington finalise actuellement son propre accord avec Bagdad sur la présence des troupes américaines après 2008.

Une version finale du projet d'accord a été transmise par le gouvernement irakien au président du Parlement. Le document doit être ratifié par les députés irakiens.

Selon le projet d'accord, dont l'AFP a obtenu une copie, les négociateurs irakiens et américains, qui avaient commencé à discuter en février, se sont mis d'accord sur un retrait des troupes américaines «au plus tard le 31 décembre 2011».

Par ailleurs, la justice irakienne pourra juger des soldats américains accusés d'avoir commis des crimes graves hors de leurs bases et alors qu'ils n'étaient pas en mission.