Un femme kamikaze a perpétré mercredi un attentat devant un tribunal de Baqouba, l'une des villes les plus dangereuses d'Irak, tuant neuf personnes en majorité des membres des forces de sécurité, et en blessant 21, ont indiqué à l'AFP un médecin et un témoin.

«Neuf personnes ont été tuées», a déclaré le directeur de l'hôpital de Baqouba, Ahmed Fouad. Il s'agit de trois soldats, deux officiers de l'armée, un policier et trois civils.

Vingt et un Irakiens, dont une femme et un enfant de 12 ans, ont également été blessés dans l'attentat suicide perpétré vers 11H30 locales (08H30 GMT) devant le tribunal de Baqouba, la capitale de la province de Diyala (60 km au nord-est de Bagdad).

Selon Mohammed al-Timini, un avocat qui sortait du tribunal quand l'explosion a eu lieu, l'attentat a été perpétré par «une femme portant l'abaya islamique (longue tunique noire) et dont seuls les yeux étaient visibles».

«Il y avait des voitures de police et de l'armée tout près», a précisé M. Timini, dont un collègue a été blessé au visage.

Perpétrés pour la plupart par les partisans de la branche irakienne d'Al-Qaïda, les attentats suicide, surtout ceux commis par des femmes, ont fortement augmenté en 2008 en Irak.

Plus de trente femmes ont ainsi commis des attentats suicide depuis le début de l'année en Irak, contre huit seulement en 2007.

Mardi, la police avait arrêté près de Baqouba une femme soupçonnée de former pour Al-Qaïda de futures kamikazes, notamment une adolescente arrêtée fin août sur un marché avec une ceinture d'explosifs.

La province de Diyala, considérée comme l'une des plus dangereuses d'Irak, est régulièrement touchée par des attentats, résultat de la lutte meurtrière entre des affiliés d'Al-Qaïda et les «Sahwa» (Réveils), des comités d'ex-insurgés reconvertis dans la lutte contre le réseau extrémiste et payés jusqu'à peu par l'armée américaine.

Le 15 septembre, 22 personnes ont péri dans un attentat suicide commis par une femme kamikaze en plein milieu d'un repas de fête du ramadan dans la province de Diyala.

Et fin août, un kamikaze a perpétré un attentat devant un centre de recrutement de la police à Baqouba, tuant 25 personnes, en majorité des futures recrues.