Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a rejeté lundi tout «défaitisme» en Afghanistan après des propos britanniques négatifs sur cette mission, et n'a pas exclu l'idée de négocier avec les insurgés prêts à se réconcilier avec le gouvernement afghan.

M. Gates, qui s'exprimait à bord d'un avion l'emmenant en Europe, a par ailleurs indiqué qu'il comptait de nouveau presser ses alliés de l'Otan d'envoyer plus de troupes et de moyens en Afghanistan, lors de la réunion ministérielle informelle de l'Alliance à Budapest jeudi et vendredi.

«Nous sommes confrontés à des défis significatifs en Afghanistan, mais ce n'est certainement pas une raison pour être défaitiste ou pour sous-estimer les chances de succès à long terme», a-t-il déclaré en réaction aux propos publiés dimanche du plus haut gradé britannique en Afghanistan, selon lequel une «victoire militaire décisive» contre les insurgés était «peu plausible».

Interrogé sur de possibles négociations de paix avec les talibans, souhaitées par le gouvernement afghan, M. Gates a implicitement approuvé cette idée.

«Ce qui est important, c'est de séparer ceux qui sont réconciliables des irréconciliables. Une partie de la solution consiste à rendre plus fortes les forces de sécurité afghanes, une autre partie de la solution est la réconciliation avec les gens qui sont prêts à travailler avec le gouvernement afghan», a-t-il estimé.

A quelques jours de la tenue d'une réunion informelle des ministres de la Défense de l'Otan, M. Gates a également réaffirmé le besoin de troupes supplémentaires en Afghanistan», ou sont basés 70 000 soldats étrangers dont 33 000 Américains.

«Je veux m'assurer que tout le monde comprenne que l'augmentation des forces américaines ne vise pas à remplacer les contributions de l'Otan», a-t-il souligné, en estimant que l'envoi des formateurs pour l'armée afghane était «la plus grande priorité».

M. Gates a enfin noté que «la réaction excessive de la Russie en Géorgie» serait au menu des discussions lors de son voyage en Europe.

«Je suis satisfait de voir que les Russes semblent respecter les engagements pris auprès du président (français Nicolas) Sarkozy», président en exercice de l'UE, a-t-il dit.

«Nous devrons trouver un juste équilibre entre le fait que nous devons maintenir des rapports avec la Russie, mais en même temps envoyer le message que l'on ne peut pas faire comme si de rien n'était après ce qui s'est passé en Géorgie», a fait valoir M. Gates, attendu mardi en Macédoine.

Les forces russes sont entrées en Géorgie début août après que Tbilissi a tenté de reprendre le contrôle par la force de l'Ossétie du Sud. Le 26 août, Moscou a reconnu l'indépendance des deux régions rebelles en territoire géorgien, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.

Le retrait des forces russes de Géorgie est prévu par un accord de mise en oeuvre du cessez-le-feu conclu entre Moscou et l'UE le 8 septembre. Il doit s'achever vendredi.