Le chef chiite radical Moqtada Sadr a de nouveau appelé vendredi au départ des troupes américaines d'Irak, affirmant qu'il n'y aurait pas d'affrontements interconfessionnels après leur retrait.

«J'appelle le gouvernement (irakien) à mettre fin à l'occupation», à «renvoyer les troupes américaines» et à «libérer tous leurs prisonniers», a-t-il déclaré dans un message lu par son représentant, cheikh Sattar al-Battat, au cours de la prière du vendredi à Sadr City, dans le nord-est de Bagdad.

Dans ce message, le chef chiite, qui serait actuellement à Qom (Iran) selon les autorités irakiennes et américaines, affirme qu'«il n'y aura pas de violences» entre Irakiens une fois que l'Irak aura retrouvé sa souveraineté, c'est à dire après le départ des «forces occupantes».

Plusieurs milliers de personnes, selon Saïd Mahdi, un des organisateurs de la manifestation, étaient rassemblées vendredi midi pour la traditionnelle prière du vendredi, la première depuis la fin du mois de jeûne du ramadan.

Elle fut suivie, comme souvent à Sadr City, d'une courte manifestation anti-américaine, au cours de laquelle les militants de l'Armée du Mahdi ont brûlé en chantant et dansant une peluche d'un des personnages de dessin animé des Pokémon couverte d'un drapeau américain, selon un journaliste de l'AFP sur place.

M. Battat a par ailleurs appelé les chiites et sunnites à se mettre d'accord à l'avenir pour célébrer en même temps la fin du ramadan, décrétée lundi soir pour les sunnites et mercredi soir pour la majorité des chiites.

Il a également appelé le quartier de Sadr City, qui compte près de deux millions d'habitants, à coopérer avec les membres des forces de sécurité irakiennes. «Même s'ils se mettent en colère contre vous quand vous portez une photo de Moqtada, soyez gentils avec eux. Ne cherchez pas à répondre», leur a-t-il déclaré.

Bête noire des Américains ces dernières années, Moqtada Sadr a décrété fin août l'arrêt des opérations de sa puissante milice, l'Armée du Mahdi.