Le président afghan Hamid Karzaï a annoncé mardi qu'il avait demandé l'aide de l'Arabie saoudite pour engager des négociations avec les talibans, qui mènent une insurrection meurtrière, mais que celles-ci n'avaient pas encore débuté.

«Depuis deux ans, j'ai écrit à plusieurs reprises au roi d'Arabie saoudite pour lui demander, en temps que chef du monde musulman, de nous aider à ramener la paix en Afghanistan», a déclaré le président afghan au cours d'une conférence de presse.

«Nous n'avons jamais cherché à dissimuler nos intentions à ce sujet», a assuré Hamid Karzaï.

«Les préparatifs des négociations se poursuivent, nos émissaires se sont rendus à de nombreuses reprises en Arabie saoudite et au Pakistan, mais les négociations elles-mêmes n'ont pas encore débuté», a-t-il toutefois ajouté, démentant des informations parues dans l'hebdomadaire britannique The Observer.

Le ministre des Affaires étrangères Rangin Dadfar Spanta, tout comme les talibans, avait démenti ces informations, selon lesquelles les négociations étaient ouvertes entre Kaboul et les talibans, sous l'égide de l'Arabie saoudite.

Hamid Karzaï a réaffirmé sa volonté de voir les talibans abandonner la lutte armée et rejoindre le processus politique.

«Nous souhaitons que nos frères, ces talibans afghans qui ont pris les armes contre leur peuple et leur pays, reviennent en Afghanistan, travaillent pour la paix et cessent leurs actions contre le peuple afghan», a-t-il dit.

«Je demande au mollah Omar de revenir en Afghanistan pour participer à la reconstruction du pays. Que les talibans n'aient pas peur des étrangers, je les protégerai s'ils acceptent de revenir», a-t-il ajouté.

Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.

Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'Otan, l'autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).