Le ministre de l'Intérieur Ali Kordan, soumis à de fortes critiques depuis deux mois, a finalement reconnu que son doctorat honorifique de l'université britannique d'Oxford était un faux, tout en accusant un «intermédiaire», a rapporté mardi le quotidien Iran.

Dans une lettre au président Mahmoud Ahmadinejad, il explique toutefois qu'il ne s'est jamais douté que son doctorat pouvait être un faux.

En août dernier, au moment de sa nomination, des députés avaient mis en doute l'obtention par M. Kordan d'un doctorat honorifique en droit de la prestigieuse université, comme écrit dans son curriculum vitae. L'université la plus ancienne du Royaume-Uni avait indiqué par la suite dans un communiqué ne posséder «aucun dossier selon lequel M. Ali Kordan a reçu un diplôme honorifique ou un quelconque autre diplôme de l'université».

Ali Akbar Javanfekr, conseiller pour la presse du président, avait durement critiqué M. Kordan en lui demandant de «prendre une décision courageuse et juste (...) avant que d'autres ne prennent une décision juste sur cette question».

Des députés avaient demandé la démission du ministre.

Dans sa lettre au président, M. Kordan explique qu'il a obtenu ce doctorat il y a huit ans grâce à un «intermédiaire» qui s'était présenté comme le représentant de l'université britannique à Téhéran.

«Le doctorat a été délivré sur la base de mon expérience et d'une thèse que j'avais envoyé à l'université d'Oxford grâce à cet intermédiaire», affirme M. Kordan, en ajoutant que «la question de la véracité de ce doctorat ne (lui) a jamais traversé l'esprit».

Il n'a pas identifié cet intermédiaire et n'a pas expliqué s'il avait versé de l'argent pour obtenir ce doctorat. Il a également rejeté indirectement toute idée de démission.

«Lorsque mon représentant s'est rendu à Oxford, j'ai été surpris que l'université ne confirme pas le doctorat (...) j'ai essayé de contacter mon intermédiaire, mais je ne l'ai pas trouvé et je suis arrivé à la conclusion que c'est lui qui avait commis une faute», affirme M. Kordan, en ajoutant qu'il avait porté plainte contre «cet intermédiaire».

Selon le quotidien Iran, le président Ahmadinejad a envoyé une copie de cette lettre à la justice demandant que des poursuites soient engagées contre les auteurs de l'«infraction».

Pour sa part, M. Kordan a remercié le président et les autres personnes qui lui ont permis de «faire toute la vérité» sur cette affaire, tout en ajoutant que «la confiance du président de la République et du président du Parlement (lui) donnent encore plus de motivation pour servir la révolution, le pays et la population».