Neuf soldats français ont été blessés samedi après-midi dans un accrochage avec des insurgés au nord-est de Kaboul et quatre des militaires ont nécessité une évacuation d'emblée par hélicoptère sur Bagram, a-t-on appris dimanche auprès de l'état-major des armées.

 L'accrochage s'est produit entre une section renforcée de militaires français du groupement tactique interarmes basé dans la province de Kapissa, et un groupe d'insurgés estimés à une vingtaine d'individus, a expliqué à l'Associated Press le lieutenant-colonel Bruno Louisfert, porte-parole du représentant du chef d'état-major des armées en Afghanistan.

La section effectuait une patrouille et «franchissait à pied le lit d'un petit cours d'eau quand elle a essuyé les tirs» vers 14h50 à proximité du village d'Ebdakhel, a-t-il dit par téléphone depuis Kaboul.

Neuf soldats ont été victimes «de blessures par éclat ou par balle» mais seuls quatre d'entre eux -deux du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine et deux du 17e régiment du génie parachutiste- ont nécessité une évacuation d'emblée vers la base de Bagram, les autres souffrant de «blessures plus superficielles» selon le lieutenant-colonel Louisfert.

Le militaire le plus sérieusement blessé a une jambe cassée, a précisé à Paris le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major des armées, en ajoutant qu'un des quatre soldats évacués d'emblée sur Bagram était sorti dès samedi soir de l'hôpital. Les trois autres ont été rapatriés dimanche soir sur l'hôpital militaire français au camp Warehouse de Kaboul, et l'un d'eux pourrait faire l'objet d'une évacuation vers la France, même si son état n'inspire pas d'inquiétude.

Parmi les cinq autres soldats souffrant de «blessures par éclat ou par balle», trois ont été évacués ultérieurement sur Bagram, et deux ont été traités au poste de secours sur nijrab.

Par ailleurs, moins de dix autres militaires ont subi des traumatismes sonores et reçu des soins adaptés, a expliqué le lieutenant-colonel Louisfert.

Les soldats français ont «riposté au déclenchement de l'embuscade» des insurgés, qui ont usé d'armes légères d'infanterie et de RPG-7. Par ailleurs, ils ont «bénéficié d'un appui aérien d'avions américains A-10», qui sont passés à basse altitude sans tirer de façon à alléger la pression sur les soldats, selon Bruno Louisfert. Les militaires ont également bénéficié de la venue de deux sections de renforts -arrivées successivement une trentaine et une cinquantaine de minutes après le début des tirs-, l'embuscade ayant été tendue à environ cinq kilomètres de la base de départ (Nijrab).

À 17h15 samedi, tous les soldats impliqués dans l'accrochage étaient retournés sur leurs bases à Nijrab et Tagab, selon l'armée qui ne donne aucun détail sur le nombre des militaires impliqués.

D'après le lieutenant-colonel Louisfert, il s'agissait d'un «accrochage du type de ceux qui se produisent tous les jours» en Afghanistan, et «qui «se sont déjà produits à plusieurs reprises en Kapissa». Côté assaillants, les insurgés ont été fortement touchés» et comptent «au minimum» un mort et deux blessés dans leurs rangs, a-t-il affirmé.

Le groupement tactique interarmes déployé depuis juillet en Kapissa comprend un peu plus de 600 hommes. Il est composé pour l'essentiel de militaires du 8e RPMIa, mais aussi du 35e régiment d'artillerie parachutiste, du 17e RGP et du 1er régiment étranger de cavalerie ainsi que d'autres unités venues de France.

Le 18 août dernier, dix soldats français, dont huit hommes du 8e RPIMa, avaient trouvé la mort dans une embuscade tendue dans la vallée d'Uzbin à l'est de la capitale afghane.

Bruno Louisfert a cependant précisé que les soldats du 8e RPIMa du groupement tactique interarmes basé en Kapissa n'avaient rien à voir, en dehors de leur provenance, avec les militaires tombés en août. Ce groupement tactique interarmes est placé sous le commandement régional est de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF), dont le QG se trouve à Bagram, tandis que les soldats tués en août dépendent du bataillon français dont le poste de commandement est situé à Kaboul, le commandant régional «capitale».