La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a jugé «inacceptables» vendredi les appels du président iranien à la destruction d'Israël et a précisé que les Etats-Unis allaient demander au Conseil de sécurité de l'ONU de se saisir de la menace émise contre l'existence d'un pays membre des Nations unies.

«Je ne crois pas que le peuple iranien dans son ensemble» partage cette opinion, a déclaré Condoleezza Rice au Conseil de sécurité. «Mais son président (Mahmoud Ahmadinejad) a déclaré qu'un autre membre de cette organisation, les Nations unies, devrait être rayé de la carte, devrait être détruit, et ne devrait pas exister». «C'est tout simplement inacceptable».

«Les Etats-Unis d'Amérique vont demander au Conseil de se réunir pour se saisir du cas d'un membre des Nations unies appelant à la destruction d'un autre membre des Nations unies d'une façon qui ne devrait tout simplement pas être autorisée».

La secrétaire d'Etat américaine s'est exprimée lors d'une réunion du Conseil demandée par des pays arabes pour traiter de la seule question des implantations israéliennes en territoire palestinien.

Le nouvel ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Gabriela Shalev, a également exhorté le Conseil à «condamner le terrorisme et l'incitation» au terrorisme. «Vous devez rejeter l'extrémisme comme les provocations toxiques anti-israéliennes et antisémites du président iranien Ahmadinejad», a-t-elle dit.

L'Arabie saoudite, la Ligue arabe et le président de l'Autorité palestinienne ont demandé au Conseil de sécurité de sauver le processus de paix au Proche-Orient en demandant la fin des implantations israéliennes en territoire palestinien.

Condoleezza Rice a rappelé au Conseil qu'il y a juste un an de cela, il n'y avait pas de processus de paix» et noté qu'Israéliens et Palestiniens poursuivaient leurs négociations en compagnie de nombreux autres partenaires. Elle a souligné que George W. Bush avait rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas jeudi et qu'elle allait à son tour s'entretenir avec lui vendredi.

La secrétaire d'Etat américaine a également observé que le format reconnu pour les discussions sur le processus de paix au Proche-Orient était le Quartette composé des Etats-Unis, de la Russie, des Nations unies et de l'Union européenne. «Le Quartette est la tribune qui convient pour ces négociations», a-t-elle dit, tandis que Mahmoud Abbas a appelé à la fin de la «diplomatie» des implantations.

Le prince saoudien Saoud Al-Fayçal a de son côté souligné que le problème des «colonies» menaçait le processus de paix dans son ensemble, jugeant que sa résolution était le seul moyen de sauver l'initiative d'Annapolis (Maryland), contenant l'objectif de parvenir à un accord de paix d'ici la fin 2008.

S'exprimant au nom de la Ligue arabe, Amr Moussa a pour sa part remarqué qu'il «ne reste seulement que trois mois» avant la fin de l'année et qu'on ne voyait «aucun signe» d'un Etat palestinien.

Si «les implantations restent une question délicate, elles ne sont pas la question principale», a estimé Gabriela Shalev. «Nous, en Israël, sommes engagés en faveur d'une solution à deux Etats», «nous continuons de négocier avec le président palestinien».

«Israël est prêt, si les conditions sont réunies, à faire des concessions douloureuses» sur la question des implantations, a-t-elle ajouté.

A Paris, le Quai d'Orsay a fait savoir que la présidence française de l'Union européenne souhaitait contribuer au renforcement du rôle du Quartette, enceinte fondamentale pour le suivi du respect des engagements de la Feuille de route. Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner devait faire valoir lors d'une réunion du Quartette à New York les principaux objectifs de l'UE, selon le ministère.

Pour l'UE, des progrès décisifs doivent intervenir dans les négociations pour rapidement aboutir à un accord de paix et la situation doit s'améliorer sur le terrain, avec en priorité le gel total des activités de colonisation, y compris à Jérusalem-Est, et un allègement des restrictions à la circulation en Cisjordanie et à Gaza, selon le Quai d'Orsay.