L'attentat à la voiture piégée commis samedi contre l'hôtel Marriott d'Islamabad visait à déstabiliser le nouveau gouvernement pakistanais et à détruire la confiance que lui accorde la communauté internationale, estime un expert américain.

«Cela fait partie d'une campagne plus vaste pour déstabiliser le pays, pour montrer que le nouveau gouvernement est incapable de maintenir la sécurité dans le pays et que les extrémistes peuvent frapper où et quand ils veulent», a déclaré Marvin Weinbaum, ancien spécialiste du Pakistan au département d'Etat, interrogé par l'AFP.

«Mais je crois qu'il est important de souligner que le choix de la cible a été fait pour entraîner des répercussions internationales», ajoute cet analyste, qui a déjà fréquenté l'hôtel visé par l'attentat. Selon lui, les extrémistes qui l'ont planifié voulaient détruire la confiance de la communauté internationale dans le nouveau gouvernement en «montrant qu'il ne peut protéger personne».

Un camion piégé a explosé samedi devant les barrières de sécurité du Marriott, l'un des deux hôtels les plus luxueux de la ville, appartenant à une riche famille pakistanaise mais sous franchise de la chaîne américaine et qui accueille de nombreux étrangers.

L'attentat a fait au moins 60 morts et plus de 200 blessés, parmi lesquels des étrangers, selon la police.

Au moins un Américain figure parmi les morts, ont annoncé à l'AFP un médecin et un haut responsable des forces de sécurité samedi.

Il survient à peine quelques heures après le premier discours du nouveau président Asif Ali Zardari devant le parlement et à quelques jours de sa rencontre prévue mardi à New York avec le président américain George W. Bush, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

Cette volonté de déstabiliser le gouvernement pakistanais vient largement du fait que Zardari est «considéré, comme Musharraf avant lui, comme un ami des Etats-Unis», explique M. Weinbaum. «Il a repris le flambeau de Musharraf», assure-t-il.