Les autorités indiennes ont donné l'ordre à la police de tirer à vue et des renforts ont été dépêchés dans l'est du pays secoué par des violences entre hindous et chrétiens qui ont fait entre sept et neuf morts et que le pape a condamnées.

«Nous avons ordonné de tirer à vue compte tenu des violences à grande échelle dans les secteurs sous couvre-feu du département de Kandhamal» à 300 km de Bhubaneswar, la capitale de l'Etat de l'Orissa, a indiqué le fonctionnaire local Satyabrata Sahu.

Des policiers anti-émeutes et des paramilitaires ont été envoyés sur place. Tout a commencé samedi lorsqu'un dignitaire du Conseil mondial hindou (Vishwa Hindu Parishad) est assassiné avec ses quatre compagnons par des inconnus.

La police laisse alors entendre que des rebelles maoïstes, très actifs dans l'Orissa, sont impliqués, mais des groupes hindous accusent des chrétiens.

Le Conseil mondial hindou et parti nationaliste hindou de l'opposition (Bharatiya Janata Party, BJP) appellent alors à manifester lundi, mais deux personnes sont tuées dans la soirée, parmi lesquelles une femme brûlée vive dans l'incendie criminel d'un orphelinat catholique.

Depuis, le bilan se monte à sept morts, selon le Premier ministre de l'Orissa, Navin Patnaik, voire à neuf d'après l'agence officielle Press Trust of India (PTI).

Les autorités indiennes n'ont pas été en mesure de dire si les victimes «chrétiennes» étaient catholiques ou protestantes.

Le chef hindou assassiné, Swami Laxmanananda Saraswati, faisait campagne contre ce qu'il appelait des «conversions forcées» au christianisme d'hindous de basses castes et avait déjà été la cible d'attaques.

Des extrémistes hindous accusent régulièrement des missionnaires catholiques ou protestants de convertir des membres de tribus et des «Dalits» (les «intouchables») qui souffrent de graves discriminations en Inde.

Le pape Benoît XVI a condamné mercredi «avec fermeté les attaques contre la vie humaine» en Inde, appelant à la fin des violences religieuses qui «ont fait plusieurs morts» ces derniers jours, lors de l'audience générale au Vatican.