(Moscou) Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a comparé mercredi les actions des pays occidentaux contre son pays à la « solution finale » du régime nazi pour exterminer les Juifs, des propos reflétant des thèses aujourd’hui couramment évoquées à Moscou.

« Tout comme Napoléon a mobilisé presque toute l’Europe contre l’Empire russe, comme Hitler a mobilisé et conquis la plupart des pays européens pour les lancer contre l’Union soviétique, aujourd’hui les États-Unis ont monté une coalition » contre Moscou, a déclaré M. Lavrov, lors de sa conférence de presse de début d’année.

Leur tâche est « la même : la “solution finale” à la question russe. Tout comme Hitler voulait résoudre la question juive, désormais, les dirigeants occidentaux […] disent sans ambiguïté que la Russie doit subir une défaite stratégique », a-t-il ajouté.

Si Moscou accuse régulièrement les pays occidentaux de vouloir « détruire » la Russie en armant l’Ukraine, les nouvelles déclarations de M. Lavrov risquent de susciter de vives réactions.  

L’an dernier, M. Lavrov avait suscité un tollé en affirmant qu’Adolf Hitler avait du « sang juif », contraignant Vladimir Poutine à présenter ses excuses au premier ministre israélien.

Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs réaffirmé mercredi que Moscou était prêt à étudier toute « proposition sérieuse » de négociations venant des Occidentaux pour régler le conflit en Ukraine.

« Nous n’avons pas encore vu de proposition sérieuse, mais nous serons prêts à les étudier et à prendre des décisions », a-t-il poursuivi, tout en excluant tout dialogue avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

« Nous entendons le mantra dans les capitales occidentales selon lequel “on ne peut pas parler d’Ukraine sans l’Ukraine” […] Mais c’est l’Occident qui décide de toute façon », a-t-il lancé.

M. Lavrov a également exigé à nouveau le retrait de toute « infrastructure militaire » située en Ukraine et dans des pays frontaliers et menaçant, selon lui, « directement » Moscou, ainsi que la fin de « discriminations » supposées contre les russophones d’Ukraine.

Alors que le conflit a provoqué une crise entre Moscou et les pays occidentaux, M. Lavrov a loué les relations « de confiance » entre la Russie et la Chine, « basées sur l’équilibre des intérêts ».