(Paris) Un homme a blessé six personnes, dont une gravement, avec une arme blanche mercredi matin à Paris avant d’être maîtrisé par des policiers au sein de la gare la plus fréquentée d’Europe, qui dessert notamment Londres et Bruxelles.

Selon la procureure de Paris Laure Beccuau, « il pourrait s’agir d’un homme né en Libye ou en Algérie » et âgé d’une vingtaine d’années.

Le suspect est « enregistré sous plusieurs identités dans le fichier automatisé des empreintes digitales alimenté par ses déclarations au cours de précédentes procédures dont il a fait l’objet », a-t-elle ajouté.

Une source policière avait évoqué plus tôt le fait qu’il s’agissait d’un Libyen sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Toujours hospitalisé, touché deux fois au thorax et une fois au bras, « il n’a pas pu être auditionné compte tenu de son état de santé », a poursuivi la magistrate.

Piste terroriste non confirmée

Aucun élément de l’enquête ne permettait mercredi soir d’évoquer une attaque à caractère terroriste, selon une source proche du dossier.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a indiqué à l’AFP qu’il était, pour l’heure, « en évaluation ».

Les faits se sont déroulés peu avant 6 h 45 locales (0 h 45 heure de l’Est) gare du Nord, en plein cœur de la capitale française, à une heure de forte affluence.  

Six personnes ont été blessées, dont une grièvement. Parmi elles, un policier de la PAF (Police aux frontières) a été légèrement atteint en tentant de maîtriser l’agresseur.

Pour une raison encore inconnue, l’homme a blessé plusieurs personnes avec une arme blanche.  

Des policiers l’ont maîtrisé en faisant usage de leur arme à « trois reprises », selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur place sitôt après l’attaque.  

La gare du Nord est la première gare d’Europe et la troisième gare mondiale en termes de flux puisqu’elle accueille 700 000 personnes par jour et plus de 220 millions de voyageurs par an.

Les trains au départ desservent le nord de la France, mais également des destinations internationales comme Londres via l’Eurostar, ou la Belgique et les Pays-Bas via le Thalys.

Arme blanche

Il a utilisé une arme blanche décrite par la procureure de Paris comme « un crochet métallique dont la partie la plus longue se termine en pointe, entouré d’une ficelle permettant une meilleure prise en main ».

Le ministre a précisé qu’un des policiers qui sont intervenus était en civil et hors service, mais portait son arme comme il en a l’autorisation.

Selon une source policière, deux policiers de la PAF étaient en patrouille au niveau de l’escalier d’accès à l’Eurostar au moment des faits.  

L’un d’eux a tenté de ceinturer l’agresseur qui l’a blessé avec son arme blanche. Son collègue est alors intervenu en utilisant son arme, tandis que le policier en civil, alerté par le bruit, est aussitôt arrivé et a tiré également sur l’assaillant.

Une enquête pour tentative d’assassinat a été ouverte par le parquet de Paris.

Le parquet de Paris a également ouvert une enquête pour violation du secret professionnel et violation du secret de l’enquête, après que le préfet de police lui a signalé une vidéo publiée sur Twitter de l’agression, semblant provenir des images de vidéosurveillance.

Le trafic de la gare n’a pas été interrompu par l’agression.

En février 2022, la gare du Nord avait été le théâtre d’une scène semblable. Un homme s’était précipité avec un couteau à la main sur des policiers qui l’avaient mortellement blessé. Sur le couteau était écrit « ACAB » (« All cops are bastards », « tous les flics sont des bâtards »).