(Moscou) L’opposante emprisonnée biélorusse Maria Kolesnikova, hospitalisée en réanimation cette semaine, « va mieux », ont indiqué jeudi les soutiens de cette figure de la révolte de 2020 contre la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko.

Mme Kolesnikova, 40 ans, « a été transférée de la réanimation vers une unité des soins chirurgicaux », a annoncé dans un communiqué le service de presse de Viktor Babaryko, un autre opposant biélorusse emprisonné dont elle était le bras droit.  

Le père de l’opposante a pu lui rendre visite jeudi dans son hôpital à Gomel, dans le sud-est de la Biélorussie, selon la même source. « Selon les médecins, elle va mieux […], elle a un appétit normal », poursuit le communiqué.

Maria Kolesnikova s’est fait opérer et « connais son diagnostic », qui n’a toutefois pas été communiqué à son père, précise cette source.

Cette ancienne musicienne professionnelle a été condamnée en septembre 2021 à 11 ans de prison pour « complot » contre le pouvoir, « appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale » et « création d’une formation extrémiste ».

Après son hospitalisation, l’Allemagne et l’UE ont réclamé sa « libération immédiate ».

Mme Kolesnikova avait été incarcérée en septembre 2020 après avoir résisté de manière spectaculaire à une tentative de l’expulser de son propre pays.  

Selon ses proches, les services spéciaux biélorusses (KGB) l’avaient d’abord enlevée et conduite à la frontière ukrainienne. Mais elle avait sauté de la fenêtre de la voiture et déchiré son passeport, ce qui a entraîné son incarcération.

Mme Kolesnikova était l’une des trois femmes propulsées à la tête du mouvement de contestation de 2020 en Biélorussie, avec Svetlana Tikhanovskaïa, candidate à la présidentielle à la place de son mari emprisonné, et Veronika Tsepkalo.  

Ces deux dernières ont fui le pays, sous la pression des autorités.

La contestation, qui a rassemblé des dizaines de milliers de manifestants, a été progressivement matée, avec des milliers d’arrestations, des exils forcés et de lourdes peines de prison contre des militants et des journalistes.