(Londres) « Ramenez Boris » d’un côté, « une insulte » aux Britanniques de l’autre : l’hypothèse que l’ex-premier ministre britannique Boris Johnson tente un retour à Downing Street après la démission de Liz Truss jeudi a provoqué l’agitation dans le lanterneau politique.

En lançant un « hasta la vista baby » le 20 juillet lors de sa dernière séance de questions au Parlement, Boris Johnson avait déjà laissé planer le doute sur ses intentions.

Selon The Times, il compte se lancer dans la course à la succession de Liz Truss, estimant que cela relève de l’« intérêt national ».

Sur Twitter, certains conservateurs s’activent pour lancer le mot d’ordre #BringBorisBack (« Ramenez Boris »).

Selon le député conservateur Brendan Clarke-Smith, l’ex-premier ministre serait « potentiellement » intéressé.

« Il nous faut quelqu’un qui puisse rassembler les gens », a-t-il déclaré sur Sky News au sujet de l’ex-dirigeant, qui a permis à son camp de triompher lors des élections législatives de décembre 2019.

Le parti a besoin de quelqu’un qui ait « un mandat » des électeurs, des membres du parti, et « quelqu’un qui puisse effectivement mettre ce parti en ordre de marche, nous faire encore gagner des élections », a-t-il déclaré.

« La seule personne qui je crois coche toutes ces cases est Boris Johnson », a-t-il ajouté.

À l’inverse, le député Roger Gale, figure du parti conservateur, estime que Boris Johnson devrait être empêché de se présenter. « Il faut se souvenir que M. Johnson est toujours sous le coup d’une enquête » parlementaire, soupçonné d’avoir trompé le Parlement dans ses explications successives dans le scandale des fêtes à Downing Street en violation des restrictions anti-COVID-19.

« Jusqu’à ce que cette enquête soit achevée et qu’il soit déclaré coupable ou exonéré, il ne devrait y avoir aucune possibilité qu’il revienne », a-t-il estimé.

Du côté de l’opposition, le chef du parti travailliste Keir Starmer a répété qu’il jugeait Boris Johnson « inapte » à gouverner.

« Souvenons-nous qu’il y a trois mois, il a démissionné couvert de honte », « il a démissionné parce que des dizaines de ses collègues démissionnaient eux-mêmes », a-t-il déclaré à un podcast de la BBC.  

Pour le chef de l’opposition, qui appelle à des élections générales « maintenant », une candidature de Boris Johnson « ajouterait l’insulte à la blessure » pour le public britannique.