(Saint-Pétersbourg) Des centaines de manifestants se sont rassemblés vendredi à Moscou et Saint-Pétersbourg en soutien aux « référendums » d’annexion à la Russie de quatre régions ukrainiennes, dénoncés par Kyiv et ses alliés, qui ont débuté dans la matinée.

À Moscou, un rassemblement a commencé en fin d’après-midi à deux pas de la Place rouge, selon des images diffusées par la télévision russe.

Sur la place du Manège, une foule compacte faisait face à la statue du maréchal Joukov, l’un des grands chefs militaires soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sur une scène installée pour l’occasion, des représentants de plusieurs partis politiques russes étaient présents, prenant tour à tour la parole pour défendre les « référendums » soutenus par Moscou.

« Pour la liberté », « le début d’une nouvelle histoire commune », « un moment historique », lançaient ces dirigeants.

Dans les mains des participants, on pouvait apercevoir des drapeaux russes frappés du « Z » de l’offensive en Ukraine ou des rubans de Saint-George aux rayures noires et orange, symbole de la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie.

Le slogan patriotique russe « Nous n’abandonnerons pas les nôtres », devenu le cri de ralliement depuis fin février, s’affichait sur plusieurs pancartes brandies par les manifestants. Un message aux habitants russophones des régions du Donbass et de Kherson et Zaporijjia en Ukraine, que Moscou affirme vouloir sauver.

À Saint-Pétersbourg, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés en début d’après-midi autour de la forteresse Pierre-et-Paul, cœur historique de la deuxième ville de Russie.

Dans la foule, Sergueï Korzounov, un étudiant de 20 ans, affirme « être venu soutenir les référendums ». « Si ces gens veulent intégrer la Russie, nous ne sommes pas contre ! »

Un peu plus loin, Viktor Souvorov, 40 ans, assure lui vouloir « la paix, pour que les gens arrêtent de mourir, pour que les militaires rentrent chez eux ».

« Ces référendums sont un pas vers cette paix », veut-il croire.

Sur scène, un leader de l’organisation Jeune Garde, intégrée autrefois aux jeunesses communistes des Komsomol, lance micro en main : « Le Donbass, c’est la Russie. Nous sommes un seul peuple ».

« Les habitants (de ces régions) souffrent depuis huit ans », s’indigne pour sa part Anna Glazkova, une femme de 58 ans qui dit travailler dans le secteur bancaire, pour justifier sa présence.

Un argument également repris par Natalia — qui n’a pas souhaité donner son nom de famille — pour qui « les gens du Donbass et des autres régions attendent notre aide » après avoir été « tués, détruits, bombardés » selon elle.

Outre Saint-Pétersbourg et Moscou, plus de 50 000 personnes se sont réunies vendredi à Grozny en Tchétchénie, dans le Caucase, selon les autorités locales. Plusieurs rassemblements ont également eu lieu en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe.