(Moscou) Les frappes russes contre le port ukrainien d’Odessa ne constituent pas un obstacle aux exportations de céréales ukrainiennes et à la mise en œuvre d’un accord signé sous l’égide l’ONU, a affirmé lundi le Kremlin.

Les bombardements « visent uniquement l’infrastructure militaire. Ce n’est pas du tout lié à l’infrastructure utilisée pour la mise en œuvre de l’accord sur les exportations de céréales », a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.  

« C’est pourquoi cela ne peut ni ne doit gêner le début du processus de chargement », a-t-il ajouté lors de son breffage téléphonique quotidien à la presse.

L’armée russe a bombardé samedi le port ukrainien d’Odessa, vital pour le commerce des céréales ukrainiennes.

Ces frappes sont intervenues dès le lendemain de la signature d’un accord impliquant la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’ONU pour permettre les exportations de céréales depuis l’Ukraine afin de réduire le risque de crise alimentaire mondiale qui se dessine à cause de l’offensive russe.  

L’accord signé vendredi à Istanbul prévoit notamment l’instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l’exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales bloquées en Ukraine.

L’exportation de blé, maïs et tournesol d’Ukraine se faisait à 90 % par la mer et pour l’essentiel par Odessa, principal port ukrainien en mer Noire, qui concentrait 60 % de l’activité portuaire du pays.

« Rien ne figure dans les engagements pris par la Russie, notamment dans le cadre des accords signés le 22 juillet à Istanbul, qui nous interdirait de poursuivre l’opération militaire spéciale, en détruisant des infrastructures militaires » ukrainiennes, a insisté pour sa part le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse à Oyo, au Congo.

Selon lui, des missiles russes à haute précision ont visé une « vedette militaire » ukrainienne et des missiles antinavires Harpoon, livrés récemment à un dépôt de munitions situé dans la partie militaire du port d’Odessa, « à une importante distance du terminal des céréales ».

« Maintenant, ces Harpoon ne représentent plus de menaces pour nous », a souligné M. Lavrov.