(Londres) Une foule joyeuse et colorée a défilé dans les rues de Londres samedi pour célébrer la communauté LGBTQ+, alors que le « combat continue » 50 ans après la toute première marche au Royaume-Uni.

Au total, plus d’un million de personnes et quelque 600 groupes LGBT+ étaient attendus à cet évènement qui se veut « le plus grand et le plus inclusif de l’histoire », selon les organisateurs. C’est aussi la première marche des fiertés organisée depuis le début de la pandémie qui avait contraint à son annulation.

Le défilé parti de Hyde Park à la mi-journée pour arriver à Whitehall, dans le cœur de Londres, rend hommage à la première marche au Royaume-Uni en 1972.

Plusieurs centaines de personnes avaient pris part à ce rassemblement originel, organisé cinq ans seulement après la dépénalisation de l’homosexualité au Royaume-Uni.

Il fallait aux militants un « courage incroyable » à l’époque, a salué le premier ministre Boris Johnson sur Twitter, souhaitant une « joyeuse » marche aux participants.

En cinq décennies, les participants du défilé sont passés de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers et le rassemblement, au départ très politique, est devenu plus festif, avec des concerts prévus samedi, dont la chanteuse pop américaine Ava Max.

Dans le cortège, des militants du front de libération gai étaient présents avec des pancartes proclamant « J’étais là en 1972. Le combat continue pour la liberté des personnes LGBT dans le monde ».  

Mais selon Peter Tatchell, militant de longue date des droits LGBTQ+, certains participants de la marche historique ont boycotté l’édition de samedi, la jugeant « dépolitisée et commercialisée ».

Pour Oslo

Stephen Sanders, 54 ans, venu au défilé vêtu uniquement d’un tablier et de sous-vêtements, estime que cet évènement annuel reste « très important ».  

Aujourd’hui encore, il y a des gens qui ne peuvent pas défiler, qui ne peuvent pas être qui ils sont, qui sont lapidés ou tués pour cela, donc la Marche des fiertés demeure très importante.

Stephen Sanders

Mohammed Nazir, 24 ans, membre du groupe Rainbows Across Borders, a déclaré dédier cette marche à ceux qui sont toujours forcés de cacher leur sexualité. Cette marche « est une question d’affirmation de soi, de dignité et d’égalité (…) un mouvement où nous nous battons toujours pour nos droits », a-t-il dit à l’agence PA.

Pour le maire de Londres Sadiq Khan, qui a posé pour les photographes aux côtés d’une personne déguisée en reine, il s’agit de défendre « un monde plus ouvert, inclusif ».

PHOTO NIKLAS HALLE'N, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le maire de Londres Sadiq Khan a pris part au défilé de samedi.

L’élu travailliste a souligné le « danger » toujours encouru par la communauté LGBTQ+ de « discrimination, préjugés et violence ».

« Nous marchons aujourd’hui pour ceux qui se trouvent à Oslo », a-t-il ajouté en référence à la fusillade mortelle près d’un bar gai de la capitale norvégienne le week-end dernier, qui a conduit à repousser la marche des fiertés à Oslo.

Dans le cortège ont aussi défilé des manifestants soutenant l’Ukraine, derrière une banderole proclamant : « si vous défendez la liberté, défendez l’Ukraine ».

Alors que 1235 cas de variole simienne étaient recensés au Royaume-Uni jeudi dont l’« écrasante majorité » sont des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, des responsables de la santé publique avaient exhorté les gens à ne pas se rendre à la Marche s’ils présentent des symptômes de la maladie, et à se faire dépister.