(Kyiv) L’armée ukrainienne a accusé vendredi soir les Russes d’avoir tiré des bombes au phosphore sur l’île aux Serpents dans la mer Noire, d’où les forces de Moscou se sont retirées jeudi après avoir été chassées par les Ukrainiens.

« Vers 18 h, les forces armées russes ont effectué à deux reprises une attaque aérienne avec des bombes au phosphore sur l’île aux Serpents », a écrit sur Telegram le commandant en chef ukrainien, Valeriï Zaloujniï, accusant Moscou « de ne pas respecter ses propres déclarations ».

La veille, l’armée russe avait indiqué s’être retirée de ce territoire symbolique « en signe de bonne volonté », après avoir « accompli » les « objectifs fixés ».

« La seule chose dans laquelle l’ennemi est cohérent est sa “ précision ” constante de frapper », a fustigé M. Zaloujniï.

Il a accompagné son message d’une vidéo sur laquelle on aperçoit un avion voler au-dessus de l’île aux Serpents et larguer aux moins deux bombes qui touchent leur cible, laissant apparaître de légères traînées blanches dans le ciel, un signe distinctif des bombes au phosphore.

Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l’usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d’une Convention signée en 1980 à Genève.

Kyiv a accusé Moscou de son usage à plusieurs reprises depuis fin février, dont sur la population civile, ce que l’armée russe rejette catégoriquement.

Jeudi, l’armée ukrainienne s’était félicitée d’avoir contraint les Russes, « incapables de résister » à l’artillerie, à abandonner l’île aux Serpents, située dans le nord-ouest de la mer Noire.

Cette petite île est devenue emblématique dès le premier jour de l’invasion russe lorsqu’un membre de la petite garnison ukrainienne la défendant a intimé au navire russe réclamant sa reddition d’aller « se faire foutre ».  

Les militaires russes en avaient finalement pris le contrôle, repoussant ensuite plusieurs assauts ukrainiens, jusqu’à celui de jeudi.