(Moscou) Les députés russes ont adopté jeudi une loi qui permet de fermer les médias de pays désignés « inamicaux » et suspendre les médias russes accusés de diffuser des informations jugées mensongères sur le conflit en Ukraine.

Le texte donne notamment le droit au parquet d’« interdire ou de limiter les activités en Russie » des médias de pays étrangers dont les gouvernements se sont montrés « inamicaux » à l’égard de médias russes, selon le site de la chambre basse du Parlement.  

Ce texte est présenté comme une mesure de représailles, de nombreux pays occidentaux ayant interdit de diffusion sur leurs territoires des médias russes, comme la chaîne d’information en plusieurs langues de l’État russe RT, accusés d’être des instruments de « désinformation » du Kremlin.

Le texte permet aussi au parquet de suspendre, sans passer par les tribunaux, les activités de tout média russe qui se rendrait coupable de diffusion d’informations considérées comme mensongères, « manquant de respect pour la société et l’État, ou la Constitution » ou encore des informations « discréditant les forces armées de Russie ».

Pour entrer en vigueur, cette loi doit encore être adoptée par la chambre haute du Parlement, ce qui devrait être une formalité, puis signée par le président russe Vladimir Poutine.

Diffuser des « informations mensongères » sur les actions de l’armée russe est déjà passible de 15 ans de prison en Russie, une sanction mise en place dans la foulée de l’offensive russe contre l’Ukraine.