(Kyiv) L’Ukraine a annoncé mercredi avoir échangé avec la Russie 144 soldats, dont 95 « défenseurs d’Azovstal » à Marioupol (sud-est), qui s’étaient battus dans cette ville portuaire assiégée par l’armée russe pendant plusieurs semaines avant de se rendre.

« Il s’agit du plus gros échange [avec Moscou] depuis le début de l’invasion russe », a déclaré sur Telegram la Direction principale du renseignement, rattachée au ministère de la Défense ukrainien, sans donner plus de détails sur le lieu et la date de l’opération.

« Parmi eux se trouvent 43 militaires du régiment Azov », une unité intégrée depuis plusieurs années à l’armée ukrainienne, mais que Moscou qualifie de « nazie », a ajouté le service de renseignement ukrainien.

Ils ont été échangés avec 52 autres militaires qui se trouvaient également dans l’aciérie Azovstal à Marioupol au moment de l’assaut russe.  

« La plupart » des prisonniers échangés « sont grièvement blessés », « par balles ou des éclats d’obus », mais souffrent aussi « de brûlures, de fractures », a précisé le renseignement ukrainien.

Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol, retranchés dans l’immense aciérie Azovstal, sur la mer d’Azov, s’étaient rendus aux forces russes entre le 16 et le 20 mai, après trois mois d’intenses combats.

Le 28 mai, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz avaient demandé à leur homologue russe Vladimir Poutine de libérer 2500 combattants ukrainiens qui se trouvaient dans l’aciérie.

Le dirigeant séparatiste prorusse, Denis Pouchiline, a confirmé l’échange, affirmant que 144 « soldats de la République populaire de Donetsk et de la Russie » sont « revenus à la maison » de leur côté.

Les prisonniers ukrainiens libérés sont, eux, « dans un état déplorable, avec de graves blessures », a-t-il déclaré sur Telegram.

« Ils reçoivent tous des soins médicaux et psychologiques », a indiqué la Direction principale du renseignement ukrainien, qui avait annoncé mardi la libération de 17 prisonniers dans le cadre d’un autre échange avec la Russie.

Le premier ministre ukrainien Denys Chmygal a commenté l’échange sur Telegram, qualifiant simplement ce travail de libération des prisonniers de « compliqué ».

Kyiv et Moscou ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février.

Le dernier en date annoncé officiellement avant ces deux échanges avait eu lieu début mai et concernait 41 Ukrainiens.

Les deux pays ont également procédé mi-juin à un échange de corps de soldats tués, qui a permis à l’Ukraine de récupérer les dépouilles de 64 défenseurs de l’aciérie d’Azovstal à Marioupol.