(Nations unies) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a suggéré mardi au Conseil de sécurité de l’ONU d’envoyer une commission d’enquête pour prouver que le centre commercial de Krementchouk a été détruit par un missile russe, obtenant de ses 15 membres, y compris la Russie, une minute de silence debout pour « tous les Ukrainiens tués dans la guerre ».

Lors d’une intervention en direct devant le Conseil, sa deuxième après un premier discours le 5 avril, le président ukrainien a aussi une nouvelle fois réclamé que la Russie soit expulsée de son siège permanent au Conseil de sécurité et qu’un tribunal soit créé pour juger les « actes terroristes quotidiens » de Moscou.

« Si vous pouviez rendre hommage à tous les Ukrainiens qui ont été tués dans cette guerre, tous les adultes, tous nos enfants, des dizaines de milliers de personnes… Je vous demande de leur rendre hommage avec une minute de silence », a déclaré à la fin de son intervention Volodymyr Zelensky, en se mettant debout.

Semblant un peu pris par surprise, les 15 membres du Conseil de sécurité l’ont imité, comme le reste des personnes présentes dans la salle, selon les images diffusées par la chaîne de télévision interne de l’ONU.

Représentant la Russie en début de séance, l’ambassadeur russe adjoint, Dmitry Polyanskiy, s’est aussi mis debout pour observer la minute de silence, selon la chaîne de télévision de l’ONU.

Juste avant, Volodymyr Zelensky avait à nouveau dénoncé l’invasion de son pays depuis le 24 février par la Russie en violation de la Charte des Nations unies.

« La Russie ne devrait pas avoir le droit de vote » dans les sujets liés à la guerre en Ukraine et « n’a pas le droit de rester au Conseil de sécurité », a-t-il martelé, en qualifiant ce pays d’« État terroriste » qu’il faut « punir ».

« Cycle de la mort »

La frappe russe à Krementchouk a fait une vingtaine de morts et des dizaines de blessés et de disparus. La Russie dément avoir visé une installation civile, assurant avoir bombardé un dépôt d’armes.

En dénonçant l’invitation à s’exprimer offerte par l’Albanie, présidente en exercice du Conseil de sécurité, au président ukrainien, Dmitry Polyanskiy a répété que la Russie avait visé un « entrepôt d’armes européennes et américaines » et non un centre commercial.

« Si un missile avait frappé le centre commercial, rien n’en serait resté », a-t-il dit. « Les munitions stockées dans l’entrepôt ont provoqué un incendie qui s’est propagé au centre commercial », a-t-il ajouté en affirmant à l’Occident que ses livraisons d’armes à Kyiv ne font « que prolonger l’agonie » de l’exécutif ukrainien.

Pour la secrétaire générale adjointe de l’ONU aux Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, « le cycle de la mort, de la destruction doit cesser pour le bien de l’Ukraine, de la Russie et du monde entier ».

Avant la session d’urgence, qui avait été demandée par Kyiv, six pays — France, Irlande, Norvège, Royaume-Uni, États-Unis, Albanie —, rejoints par l’ambassadeur ukrainien à l’ONU, avaient condamné « fermement l’intensification des frappes de missiles russes sur le territoire de l’Ukraine, ciblant des zones résidentielles et des infrastructures civiles, entre le 25 et le 27 juin », dont celle ayant visé Krementchouk.

« Nous exigeons la cessation immédiate des hostilités de la Russie contre l’Ukraine, de toutes les attaques contre les civils et les infrastructures civiles, et le retrait complet et immédiat des forces et des équipements militaires russes » du territoire et des eaux territoriales internationalement reconnues de l’Ukraine, ont ajouté ces pays occidentaux dans leur déclaration.