(Château d’Elmau) Boris Johnson est intéressé par le projet français de Communauté politique européenne qui permettrait de « réengager » le Royaume-Uni en Europe après le Brexit, a déclaré dimanche la présidence française à l’issue d’un entretien du premier ministre britannique avec Emmanuel Macron.

Le chef de l’État français a senti « beaucoup d’enthousiasme » chez M. Johnson lorsqu’il a évoqué la Communauté politique européenne, qui permettrait de « réengager, redonner un cap avec les Britanniques », a précisé la présidence, après ces discussions en marge du Sommet du G7 en Bavière.

Boris Johnson a dit à Emmanuel Macron qu’il en avait « eu l’idée en 2016 » et ce dernier lui a répondu qu’il lui en attribuait dans ce cas la « paternité ».

« C’est formidable. Ça va permettre d’avoir une approche intergouvernementale où on réengage les Britanniques, les Balkans occidentaux », a relevé l’Élysée.

Boris Johnson a « envie d’avoir quelque chose où on discute hors de l’Union européenne (UE) », a ajouté la présidence, rappelant qu’une première réunion de la CPE au niveau des chefs d’État et de gouvernement aurait lieu au second semestre 2022 sous présidence tchèque de l’UE.

« Le président en a parlé et bien sûr nous sommes prêts à en discuter avec le président et nos collègues de l’UE s’ils nous fournissent plus de détails », a réagi le porte-parole de Boris Johnson.

« Nous étudions toutes les manières de nous rapprocher des démocraties et nous allons étudier cela », a-t-il ajouté, précisant qu’il n’y avait « aucune suggestion » selon laquelle cela déboucherait sur un retour à la liberté de circulation à laquelle le Brexit a mis fin.

Le président français avait surpris en présentant ce projet d’une « organisation européenne nouvelle » le 9 mai devant le Parlement européen en plein débat sur l’adhésion à l’UE de l’Ukraine, en guerre contre la Russie.

Ce projet vise d’abord les pays souhaitant rejoindre l’Union européenne, en premier lieu l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, mais aussi ceux des Balkans occidentaux, dans l’antichambre depuis de nombreuses années, comme la Serbie et la Macédoine du Nord.

Mais la CPE viserait aussi à attirer les pays européens qui ne souhaitent pas entrer dans l’UE, comme la Suisse et la Norvège, voire le Royaume-Uni, qui l’a quittée avec le Brexit.