(Moscou) La Russie a annoncé mardi avoir connecté l’ensemble de la région de Kherson aux chaînes de télévision russes qui seront désormais accessibles « gratuitement » dans ce territoire conquis par Moscou dans le sud de l’Ukraine.

« Des spécialistes d’unités de transmission des forces armées russes ont connecté et reconfiguré vers la diffusion de chaînes russes le dernier des sept émetteurs de télévision de la région de Kherson », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Il a précisé qu’environ un million d’habitants de la région avaient désormais accès « gratuitement » aux principales chaînes russes, notamment celles du groupe d’audiovisuel public VGTRK, qui relaie activement la ligne du Kremlin.

L’armée russe a publié une vidéo montrant des soldats cagoulés travaillant sur des paraboles, près d’une antenne de transmission.

Frontalière de la péninsule annexée de Crimée, la région de Kherson a été conquise par l’armée russe dès les premiers jours de son offensive contre l’Ukraine lancée fin février.

Depuis, Moscou mène une politique de russification des territoires tombés sous son contrôle dans le sud de l’Ukraine : la monnaie russe, le rouble, a été instaurée et des passeports russes commencent à être distribués.

Mardi, l’un des nouveaux responsables prorusses de la région de Kherson, Kirill Stremooussov, a dit espérer que ce territoire soit rattaché à la Russie « avant la fin de l’année ».

« Nous allons avoir un référendum cette année. Et à l’issue de ce référendum, nous nous adresserons aux dirigeants de la Fédération russe pour qu’ils nous acceptent au sein de la Russie », a dit M. Stremooussov, cité par l’agence de presse publique russe TASS.

De son côté, le Kremlin n’a pas complètement ouvert la porte, dans l’immédiat, à un rattachement officiel des régions ukrainiennes conquises.

Début juin, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a démenti que le statut des régions de Kherson et de celle de Zaporijjia, partiellement conquise par l’armée russe, ne pourrait être abordé lors des négociations avec Kyiv.