Le Conseil de l’Europe s’est dit jeudi « très préoccupé » et a « condamné les violations des droits humains commises par les autorités occupantes de la Russie contre les minorités ethniques » en Crimée, « temporairement occupée ».

Le Comité des ministres, organe exécutif du Conseil de l’Europe, « réaffirme qu’il ne reconnaît pas l’annexion illégale de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol par la Fédération de Russie », indique dans un communiqué le Conseil de l’Europe, vigie des droits humains sur le continent.

Les membres du Comité notent que la Russie n’a pas permis un accès à la Crimée à la secrétaire générale de l’organisation Marija Pejcinovic Buric, ni aux autres organes internationaux de contrôle du respect des droits de l’Homme.

« Sous l’occupation temporaire de la Russie, la situation des droits humains en Crimée s’est détériorée de manière significative », poursuit le communiqué. « De multiples et graves violations des droits humains et des lois humanitaires internationales n’ont pas fait l’objet d’enquêtes rapides et effectives. »

La situation est particulièrement compliquée pour les minorités ethniques ukrainiennes ou les Tatars de Crimée.

Le Comité des ministres appelle ainsi la Russie à revenir sur sa décision de classer l’Assemblée des Tatars de Crimée comme une organisation extrémiste et à lever l’interdiction de ses activités.  

« La Russie est également invitée à garantir un accès sûr, sécurisé et sans entrave aux organisations internationales de défense des droits de l’Homme à la République autonome de Crimée et à la ville de Sébastopol », demande encore le Conseil de l’Europe.

De manière générale, « les membres du Comité ont réitéré leur ferme condamnation de l’agression armée non provoquée et injustifiée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, qui a fait des milliers de victimes civiles, déplacé des millions de personnes et dévasté le pays ».

Ils exhortent la Russie à retirer ses forces militaires d’Ukraine et à engager des pourparlers de paix de manière constructive « visant à rétablir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues ».

Le Comité des ministres demande à Moscou de remplir ses obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, à libérer toutes les personnes détenues illégalement et à cesser immédiatement de violer les droits humains des résidents de Crimée.