(Londres) Accusé par un internaute d’être un « menteur compulsif », le premier ministre britannique Boris Johnson a défendu mercredi sa gestion du scandale du « partygate » et a assuré qu’il ne serait « pas responsable » pour lui de démissionner, malgré la fronde croissante dans sa majorité.

« Pourquoi vous croire quand il a été prouvé que vous êtes un menteur compulsif ? » Cette question très directe a ouvert un entretien au populaire site consacré à l’éducation des enfants mumsnet.com, dominé par l’affaire des fêtes à Downing Street pendant les confinements anti-COVID-19.

Le chef du gouvernement conservateur a répondu être « en désaccord avec la conclusion » de l’internaute et assuré qu’il était au pouvoir pour « obtenir des résultats ».

« Je ne peux pas voir comment il serait responsable actuellement d’abandonner le projet que je mène, vu tout ce qu’il se passe », a-t-il plaidé.

« Nous devons apprendre (de ce qu’il s’est passé) et comprendre nos erreurs, et passer à autre chose », a-t-il ajouté.

Loin de mettre un point final au scandale qui plombe le gouvernement conservateur depuis six mois, la publication la semaine dernière d’un rapport administratif détaillant l’ampleur des violations des règles anti-COVID-19 à Downing Street a suscité de nouveaux appels à la démission, annoncés au compte-gouttes.

Il faut 54 lettres de députés conservateurs au « comité 1922 » du parti pour déclencher un vote de défiance contre Boris Johnson. Une trentaine a appelé publiquement à son départ mais la procédure étant secrète, la classe politique spécule pour savoir si le nombre fatidique pourrait être atteint dans les jours à venir, voire dès le retour lundi des parlementaires après la pause des célébrations des 70 ans de règne d’Élisabeth II.

S’il est défait par une motion de défiance, une élection interne aura lieu au sein du parti pour désigner un nouveau leader. S’il y survit, il ne pourra plus être délogé pendant un an.

Boris Johnson, lui-même visé par une amende (du jamais vu pour un premier ministre en exercice), a dit assumer « l’entière responsabilité de tout ce qui s’est passé » mais estimé devoir « continuer » son travail.

Le scandale a déjà fait chuter sa popularité, entraînant de lourds revers pour les conservateurs dans des élections locales début mai. Il s’est maintenu en mettant notamment en avant son rôle moteur dans la réponse occidentale à l’invasion russe de l’Ukraine.