(Davos) Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit « convaincu » jeudi que la Russie ne gagnerait pas la guerre en Ukraine, affirmant aussi que le président Vladimir Poutine ne serait pas autorisé à « dicter » la paix.

« Poutine ne doit pas gagner sa guerre. Et j’en suis convaincu : il ne la gagnera pas », a affirmé le chancelier lors d’un discours prononcé à la réunion du Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

Le président russe, qui a lancé l’invasion de l’Ukraine il y a plus de trois mois, « a déjà manqué ses objectifs stratégiques », a-t-il estimé, jugeant qu’une « invasion de l’ensemble de l’Ukraine » paraissait « aujourd’hui plus éloignée qu’au début de l’offensive ».

Cela s’explique à la fois par la résistance « impressionnante » des forces ukrainiennes et par la réaction des alliés occidentaux, qui ont imposé des sanctions sans précédent contre Moscou et soutenu Kyiv, y compris militairement.

« Nous ne faisons rien qui puisse faire entrer l’OTAN dans la guerre. Car cela signifierait une confrontation directe entre puissances nucléaires », a-t-il réitéré.

Mais « il s’agit de faire comprendre à Poutine qu’il ne pourra pas dicter la paix. L’Ukraine ne l’acceptera pas, et nous non plus », a-t-il insisté.

« Pour moi, il est clair que Poutine ne négociera sérieusement sur la paix que s’il se rend compte qu’il ne peut pas briser la résistance de l’Ukraine », a ajouté le chancelier.

Les combats sont actuellement concentrés à l’est du pays, où l’armée russe cherche coûte que coûte à s’emparer de la ville de Severodonetsk.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’inquiète d’un risque de débordement, a réclamé mercredi davantage d’armes lourdes pour égaler la puissance de feu russe.

M. Scholz n’a pas abordé directement les critiques envers le gouvernement allemand, jugé trop timoré dans ses livraisons d’armes lourdes, comme des chars de combat, à la fois par Kyiv, mais aussi certains pays de l’Est de l’Europe comme la Pologne ou les pays baltes.

Le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba a exprimé sa frustration lors d’une autre session à Davos.  

« Nous apprécions chaque effort fait par le gouvernement allemand pour trouver des armes lourdes » pour permettre à l’Ukraine de se défendre, a-t-il dit.

« Je ne comprends pas pourquoi cela est si compliqué », a-t-il néanmoins critiqué.