(Saint-Dizier) Marine Le Pen a annoncé mercredi qu’elle sera présidente du groupe parlementaire du Rassemblement National, si le parti parvient à faire élire au moins 15 députés aux élections législatives, lors d’un déplacement à Saint-Dizier (Haute-Marne).

« Oui je serai présidente du groupe, bien entendu », a déclaré Mme Le Pen lors d’une conférence de presse, après un bref bain de foule au milieu d’une centaine de ses partisans venus l’accueillir.  

Sous les applaudissements, la candidate d’extrême droite a pris quelques égoportraits avec des sympathisants de cette ville où elle a obtenu 54 % des voix au second tour de la présidentielle.  

Venue soutenir les deux candidats du RN dans le département, Laurence Robert-Dehault et Christophe Bentz, elle a vivement critiqué ses adversaires, d’abord Emmanuel Macron et la nouvelle première ministre, Elisabeth Borne, « la même que lui », dont la politique « est fondée sur une vision froide, administrative, brutale », selon Mme Le Pen.  

« Mme Borne c’est M. Macron bis », avait-elle déclaré ce matin sur France Inter : il « l’a choisie précisément pour mener cette brutalité sociale […] contre laquelle nous allons nous battre avec la dernière énergie. »

À Saint-Dizier, elle a aussi étrillé la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) et Jean-Luc Mélenchon, estimant qu’il avait « zéro chance d’être premier ministre », et l’accusant de « mensonge éhonté pour peut-être cacher le fait qu’il quitte la vie politique […] et qu’il ne veut pas le dire pendant les législatives, donc il fait croire à cette fable du premier ministre ».  

Marine Le Pen est ensuite revenue sur l’affaire du journaliste controversé Taha Bouhafs, d’abord investi par LFI dans la 14e circonscription du Rhône avant d’être écarté après des accusations de violences sexuelles. Mme Le Pen a accusé la Nupes de « mentir » : « Voilà donc un mouvement qui a fait croire qu’un candidat se retirait parce qu’il était persécuté par la droite et par l’extrême droite, alors qu’en réalité il s’écartait, et il le savait, parce qu’il était victime d’accusations très graves d’agressions sexuelles ».

Le Pen veut proposer une loi contre le port du burkini

Marine Le Pen a annoncé vouloir proposer une loi pour interdire le port du burkini dans les piscines municipales, désormais autorisé à Grenoble.

« Je continuerai le combat contre les revendications islamistes », a déclaré la finaliste de la présidentielle, venue soutenir les deux candidates aux législatives du Rassemblement national dans la Meuse, Florence Goulet et Brigitte Gaudineau.

Interrogée sur le burkini lors d’une conférence de presse, Marine Le Pen a précisé qu’il s’agissait de présenter « une proposition de loi pour l’interdire dans les piscines ».

« Nous prendrons l’initiative dans ce dossier », a-t-elle souligné.

Le conseil municipal de Grenoble a donné son feu vert lundi au port du burkini dans les piscines municipales de la ville, après un vote serré sur cette question clivante, au cœur d’une vive polémique nationale depuis des semaines.

Au cours de la campagne présidentielle, Mme Le Pen avait déjà proposé une loi pour interdire « les signes ou tenues constituant par eux-mêmes une affirmation sans équivoque et ostentatoire des idéologies » islamistes, qu’elle entend bannir de toutes les sphères de la société.