(Berlin) La Turquie est prête à discuter avec la Finlande et la Suède de leur candidature à l’OTAN et des motifs qui suscitent l’hostilité d’Ankara vis-à-vis de cet élargissement, a déclaré samedi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

« La grande majorité du peuple turc est contre l’adhésion de ces pays qui soutiennent l’organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ils nous demandent de bloquer cette adhésion », a affirmé le ministre avant une rencontre de l’OTAN à Berlin à laquelle participent ses homologues finlandais et suédois.

« Mais ce sont des questions dont nous devons parler bien sûr avec nos alliés de l’OTAN ainsi qu’avec les pays » concernés, a-t-il ajouté.

La Finlande et la Suède ne peuvent être admises qu’après un vote à l’unanimité des membres existants de l’Alliance atlantique, que la Turquie menace de bloquer.

Le président Recep Tayyip Erdogan a expliqué ne pas vouloir voir « se répéter la même erreur que celle commise au moment de l’adhésion de la Grèce », un voisin avec lequel la Turquie entretient historiquement des relations compliquées.

Il a aussi accusé les deux pays nordiques de servir d’« auberge aux terroristes du PKK », considéré comme une organisation terroriste par Ankara, mais aussi par l’Union européenne et les États-Unis.

Pour certains analystes, la Turquie pourrait chercher à profiter d’un avantage tactique afin d’obtenir une contrepartie de la part des membres de l’Alliance.

Ankara souhaite notamment acquérir des avions de combat F-16 américains ainsi que les pièces détachées nécessaires à la maintenance et modernisation des F-16 qu’elle possède déjà.

Le pays avait initialement commandé et versé 1,4 milliard de dollars pour une commande d’avions de combat furtifs F-35, jamais livrés.

L’ensemble du contrat avait été gelé par les États-Unis en 2019 après l’achat par la Turquie du système antimissile russe S-400, perçu comme une menace pour le F-35.

Sans faire référence directement à ces équipements militaires, M. Cavusoglu a regretté, à Berlin, qu’à cause de notre lutte contre cette organisation terroriste (PKK, NDLR) il y ait eu des restrictions à l’exportation sur les produits de l’industrie de la défense que nous importons des alliés et des pays qui prévoient d’être membre de l’OTAN « .