(Paris) Le président français Emmanuel Macron devait parler au téléphone mardi à 12 h (6 h HAE) avec son homologue russe Vladimir Poutine de l’Ukraine, a annoncé l’Élysée, leur premier échange depuis le 29 mars.

Cet appel intervient à la suite de la discussion téléphonique qu’a eue samedi le chef de l’État français avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, plus de deux mois après l’invasion de son pays par l’armée russe.

Les présidents français et russe, qui s’étaient entretenus à de nombreuses reprises - près de 20 fois depuis décembre 2021 dont huit fois depuis le début de la guerre le 24 février -, n’ont pas échangé depuis la découverte du massacre de Boutcha début avril.  

Qualifiant d’« insoutenables » les images des nombreux cadavres découverts dans cette ville du nord-ouest de Kyiv après le retrait de l’armée de Moscou, Emmanuel Macron avait affirmé que les autorités russes devraient « répondre de ces crimes ».

Quelques jours plus tôt, le 29 mars, il avait discuté avec son homologue russe de la mise en place d’une opération d’évacuation des habitants de la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l’armée russe. À l’issue de l’échange, il avait indiqué que les conditions n’étaient « pas réunies ».  

Le 25 avril, Vladimir Poutine avait adressé ses félicitations à Emmanuel Macron réélu la veille, en lui souhaitant du « succès » pour son nouveau mandat et « une bonne santé ».

Le président français a expliqué à plusieurs reprises avoir appelé l’homme fort du Kremlin avec l’assentiment préalable de Volodymyr Zelensky, qu’il était allé voir à Kyiv après sa rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou le 7 février pour tenter d’éviter l’invasion.  

Ces échanges, qui ont été critiqués par le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, ont permis à Emmanuel Macron « de rester au contact », ce qui « n’est pas une preuve ni de complaisance ni de faiblesse », avait expliqué l’Élysée en mars.

Au cours de son échange avec M. Zelensky samedi, le président français a annoncé que la France allait « renforcer » l’envoi de matériel militaire à l’Ukraine ainsi que son aide humanitaire, qui s’élève jusqu’à présent à « plus de 615 tonnes d’équipement acheminé » dans ce pays.

Le premier ministre britannique Boris Johnson va s’adresser de son côté mardi par visioconférence au Parlement ukrainien, une première pour un dirigeant occidental depuis le début de l’invasion russe, et annoncer 300 millions de livres d’aides militaires supplémentaires à Kyiv.