(Créteil) Deux policiers français jugés lors d’un procès en appel pour le viol en réunion à Paris en 2014 d’une touriste canadienne au siège de la Police Judiciaire, ont été acquittés vendredi par une cour d’assises.

Trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été déclarés innocents du viol d’Emily Spanton, 42 ans, et sont ressortis libres du palais de justice de Créteil (banlieue sud-est de Paris) où ils étaient jugés depuis trois semaines.

ILLUSTRATION BENOIT PEYRUCQ, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Antoine Quirin (à gauche) et Nicolas Redouane (à droite) lors de leur procès en janvier 2019

La nouvelle a été accueillie par les applaudissements des proches des deux accusés tandis que la plaignante a quitté le tribunal en larmes.

Mercredi, le ministère public avait requis une peine de sept ans de prison contre ces deux anciens agents de la prestigieuse BRI (Brigade de recherche et d’intervention) qui n’avaient cessé de proclamer leur innocence depuis le début de l’affaire.

Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton fait la rencontre de plusieurs policiers de la BRI dans un pub irlandais situé en face de leurs locaux de l’époque, le 36 quai des Orfèvres à Paris.

Alors que l’ambiance est au flirt, les agents proposent une visite de leurs locaux à Mme Spanton, très alcoolisée ce soir-là. Elle en ressort en état de choc, en dénonçant un viol en réunion.

La touriste affirme que les accusés l’auraient forcée à boire un verre de whisky et lui auraient imposé fellations et pénétrations vaginales.

Les deux hommes reconnaissent eux des rapports consentis — une fellation et une pénétration digitale.

Lors de leurs premières auditions, ils n’avaient pas mentionné ces rapports sexuels. Par peur des retombées médiatiques de l’affaire sur leur vie privée, avaient-ils expliqué.

Le 7 avril, Emily Spanton avait expliqué être en analyse depuis huit ans « pour essayer de passer à autre chose ».

Sans emploi, trop accaparée par cette affaire judiciaire, elle vit au Canada chez ses parents, dont elle ne sort « que pour faire du volontariat à l’église ».

En larmes, elle avait eu du mal à être précise face aux questions sur les détails des viols qu’elle dénonce, expliquant faire une psychothérapie pour « oublier » cette soirée à propos de laquelle elle fait encore des cauchemars.