(Washington) Entre « 10 à 20 000 » mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner ou combattants syriens et libyens luttent en ce moment aux côtés des forces russes en Ukraine, a affirmé mardi un responsable européen.

Ces hommes « n’ont pas de véhicules ou d’armes lourdes » et viennent renforcer les troupes russes, a indiqué le responsable à des journalistes à Washington, sous couvert d’anonymat.

Le responsable dit avoir constaté des « transferts, de zones comme la Syrie et la Libye, vers la région est du Donbass », où Moscou a lancé une nouvelle phase de son attaque.  

Il est toutefois selon lui difficile d’estimer combien exactement de ces « 10 à 20 000 » hommes sont du groupe privé Wagner, et combien sont des combattants de Libye ou de Syrie.

Fin mars, le ministère britannique de la Défense avait indiqué que « plus de 1000 mercenaires » de la société Wagner, dont des responsables de l’organisation, devaient être déployés dans l’est de l’Ukraine pour « mener des opérations de combat ».

Réputés proches de Vladimir Poutine, le groupe Wagner et ses paramilitaires sont soupçonnés d’exactions au Mali, en Libye ou encore en Syrie.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que la Russie avait débuté lundi une offensive majeure dans cette zone, nouvel objectif stratégique des forces russes, après leur retrait de la région de Kyiv. Une partie de ce territoire ukrainien est déjà entre les mains de forces séparatistes prorusses depuis 2014.

En menant cette nouvelle offensive, les troupes russes contrôleront probablement d’ici « quatre à six mois », la région de Louhansk, une partie du Donbass et un petit pont terrestre dans la région de Zaporijjia, a estimé le responsable européen à Washington.

Il a dit s’attendre à « une destruction totale » de la ville de Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov, assiégé depuis début mars par les troupes russes. « Ma crainte est que cela soit encore pire que Boutcha », ville ukrainienne où l’armée russe est accusée d’avoir massacré des civils, a-t-il souligné.

Le responsable a enfin prédit une possible fin des négociations entre Russes et Ukrainiens à « l’automne 2022 », ce qui permettrait de trouver une issue au conflit avant l’hiver.