(Kyiv) L’Ukraine a rejeté jeudi les affirmations de Moscou selon lesquelles elle aurait bombardé des villages russes frontaliers, accusant au contraire Moscou de planifier des « attaques terroristes » dans la région frontalière pour alimenter « l’hystérie anti-ukrainienne ».

Selon le Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, « les services spéciaux ennemis ont commencé à appliquer un plan pour mener des attaques terroristes afin d’injecter de l’hystérie anti-ukrainienne en Russie ».

Sans les démentir formellement, le Conseil a dénoncé des affirmations du gouverneur de la région russe de Koursk selon lesquelles un village du district de Korenevsky avait été bombardé depuis le territoire ukrainien, ainsi que des accusations selon lesquelles un poste-frontière de la région de Briansk a été touché.

Un peu plus tôt, le Comité d’enquête russe avait affirmé que deux hélicoptères ukrainiens « équipés d’armes lourdes » étaient entrés en Russie et avaient procédé à « au moins six frappes sur des immeubles d’habitation dans le village de Klimovo », dans la région de Briansk.

Sept personnes, dont un bébé, ont été blessées « à des degrés divers », selon cette source.

Ces accusations sont impossibles à vérifier de manière indépendante.

La Russie, qui a déclenché le 24 février une offensive militaire en Ukraine, a plusieurs fois accusé les forces de Kyiv d’avoir procédé à des attaques sur son sol.

Début avril, le gouverneur de la région de Belgorod, voisine de Briansk, avait ainsi affirmé que des hélicoptères ukrainiens avaient fait une incursion et frappé un dépôt de carburant.

Ces nouvelles accusations surviennent alors que l’armée russe a menacé de frapper des centres de commandement dans la capitale ukrainienne Kyiv pour riposter à ce qu’elle qualifie de tirs et de sabotages de l’Ukraine sur le territoire russe.

« Nous voyons des tentatives de sabotage et de frappes des forces ukrainiennes sur des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie », a déclaré mercredi Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense.

« Si de tels évènements se poursuivent, des frappes seront menées par l’armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kyiv, ce que l’armée russe s’est retenue de faire jusqu’à présent », avait-il poursuivi, faisant craindre une nouvelle escalade du conflit.