(Kyiv) Kyiv a affirmé vendredi avoir tué un nouveau général russe lors de combats dans le sud de l’Ukraine, selon un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovytch.  

« Nos troupes […] ont tué le commandant de la 49e armée du district sud de la Russie, le général Iakov Rezantsev, dans un bombardement de l’aérodrome de Tchornobaïvka », situé dans la région de Kherson (sud), a déclaré M. Arestovytch dans un message vidéo.  

Il s’agit du sixième général russe tué en Ukraine depuis le début de la guerre le 24 février, selon Kyiv, qui avait revendiqué la mort des généraux Andreï Soukhovetski, Andreï Kolesnikov, Vitali Guerassimov, Oleg Mitiaïev et Andreï Mordvitchev.  

La Russie n’a confirmé à ce jour que la mort en Ukraine du général Andreï Soukhovetski, commandant adjoint de la 41e armée après avoir servi en Syrie en 2018-19, ainsi que le numéro 2 de la flotte de la mer Noire, le capitaine Andreï Paliï.

« Un autre général deux étoiles a été tué aujourd’hui côté russe, c’est le second en douze jours », avait déclaré le 8 mars sur CNN le général américain à la retraite Mark Hertling, relevant que l’armée russe commettait « des erreurs à répétition » et « communiquait par des moyens non cryptés ».

Des rumeurs faisaient état d’autres officiers russes tués, alors que l’offensive russe est, de l’avis d’observateurs, beaucoup moins efficace qu’initialement prévu par Moscou.

Tous les analystes consultés par l’AFP convergeaient vers l’étonnante impréparation de l’armée russe avant l’offensive.  

Alexander Grinberg, analyste au Jerusalem Institute for Security and Strategy (JISS), relève que si les conditions de la mort de Guerassimov restent encore inconnues, Soukhovetski a été semble-t-il tué par un sniper.  

« Il a été tué deux jours après (le début de) l’opération parce que personne n’avait vraiment jamais envisagé la guerre » en Russie, a-t-il expliqué à l’AFP.  

« Ils ont pensé que ce serait une opération de type policier pour mettre un gouvernement loyal à Moscou à la place de Zelensky », a-t-il ajouté. « C’est impossible qu’un officier de ce rang soit si près des combats ».

Elie Tenenbaum, chercheur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), estime pour sa part que la présence sur le terrain de gradés de ce niveau témoigne de ce que Moscou « demande aux généraux d’être en tête de leurs troupes et de prendre des risques » pour compenser une situation morale difficile des troupes.

La Russie a reconnu vendredi la mort de 1351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine.