(Voznessensk) Les habitants de la ville de Voznessensk ont d’abord entendu le bruit terrifiant des chars de combat russes.
Ils se sont précipités aux abris. Cachés dans leurs sous-sols, ils ont attendu pendant que la guerre enflammait les rues de leur ville.
Ça s’est passé les 2 et 3 mars. La bataille a été violente. L’armée russe a utilisé toute sa puissance pour prendre Voznessensk.
Mais les soldats ukrainiens ont riposté avec force. Ils ont forcé les soldats russes à trouver refuge dans des maisons, qu’ils ont utilisées comme boucliers contre l’artillerie ukrainienne.
Toujours terrés dans leurs sous-sols, les résidants terrifiés ont entendu le bruit des bottes russes, à l’étage.
L’armée de Vladimir Poutine a frappé un mur. À coups de cocktail Molotov, d’artillerie et de courage, les forces ukrainiennes sont parvenues à repousser l’envahisseur.
Le coup de grâce a eu lieu à l’entrée du pont de la ville. Prises dans un entonnoir, les troupes russes ont essuyé de lourdes pertes.
Puis, les Ukrainiens ont détruit le pont pour bloquer le passage de l’ennemi.
Au deuxième jour des combats, en déroute complète, les troupes russes se sont retranchées vers leurs positions arrière.
La bataille de Voznessensk était terminée. Depuis, la ville tient bon. Elle barre la route des troupes russes vers Odessa, cette importante ville portuaire toujours sous contrôle ukrainien.
Bilan des morts : une dizaine de civils et plusieurs dizaines de soldats ukrainiens. Côté russe, les pertes s’élèvent à une centaine de soldats.
Deux semaines plus tard, les traces de cette violente bataille sont toujours visibles.
Chars de combat pulvérisés. Carcasse d’un hélicoptère abattu. Mines et obus laissés derrière. Impacts de balles sur les façades des maisons.
Et la peur de voir les Russes revenir.
Le matin du passage de La Presse, le 18 mars, la tension était palpable. De nouveaux tirs d’artillerie étaient tombés près de la ville.
Le maire, Evgenily Velichko, parlait nerveusement des mouvements militaires depuis le matin. Il n’était pas très à l’aise de voir des journalistes révéler les positions ukrainiennes.
Les guerres se gagnent une bataille à la fois.
Avec Isabelle Hachey, La Presse