(Genève) L’ONU a averti vendredi que les besoins humanitaires dans l’est de l’Ukraine devenaient de plus en plus urgents, avec notamment plus de 200 000 personnes qui n’ont pas accès à de l’eau rien que dans la région de Donetsk.

« La situation humanitaire dans des villes telles que Marioupol et Soumy est extrêmement grave, les habitants étant confrontés à de graves pénuries — aux conséquences qui peuvent être fatales — de nourriture, d’eau et de médicaments », a déclaré un porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Matthew Saltmarsh.

S’exprimant depuis la frontière polonaise, il a indiqué aux journalistes à Genève que les besoins humanitaires dans l’est de l’Ukraine étaient « en train de devenir encore plus urgents ».

« Plus de 200 000 personnes n’ont pas accès à de l’eau dans plusieurs localités de l’oblast [région, NDLR] de Donetsk, tandis que les bombardements incessants dans la région de Louhansk ont détruit 80 % de certaines localités, laissant 97 800 familles sans électricité », a indiqué Matthew Saltmarsh.

En outre, a-t-il dit, les attaques ciblées contre les civils et les infrastructures civiles et l’absence de passage sécurisé mettent en danger la vie de milliers de civils.  

Les personnes vulnérables sont de plus en plus confrontées à des difficultés pour avoir accès aux services essentiels tels que la nourriture, l’eau, les médicaments et les soins de santé d’urgence dans les zones touchées.

Le HCR indique suivre de près les négociations menées par l’ONU avec les belligérants pour pouvoir envoyer de l’aide humanitaire dans certaines villes de l’Est.  

« Nous sommes prêts à envoyer des fournitures essentielles à Soumy dès que les conditions le permettront », a indiqué M. Saltmarsh.

Les Nations unies travaillent avec les deux camps pour s’assurer que les mouvements d’aide humanitaire peuvent se faire en sécurité, comme il en existe en Syrie, au Yémen ou en Afghanistan.

Ces procédures visent à éviter des dérapages, établir des liaisons téléphoniques privilégiées, trouver des moyens de s’entendre, etc.

C’est la raison pour laquelle OCHA [le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU] a déployé il y a plusieurs jours maintenant « une équipe d’experts en coordination civilo-militaire à Moscou », a expliqué un porte-parole à Genève, Jens Laerke, lors du point de presse.

Cette équipe — qui reste postée à Moscou — est chargée « d’assurer la liaison avec les autorités russes, y compris le ministère de la Défense, dans le but d’aider à faciliter et à établir un système de notification humanitaire visant à garantir que les infrastructures, les biens et les mouvements humanitaires puissent se déplacer en toute sécurité » en Ukraine, a-t-il détaillé.

« C’est dans le même but que des experts de l’ONU en coordination civilo-militaire sont en contact avec des responsables en Ukraine », a-t-il dit.

Le HCR estime qu’environ 13 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire et de protection en Ukraine.