(Paris) L’interrogatoire du principal accusé au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam, a recommencé mercredi après les vives tensions de la veille qui avaient conduit le président de la cour d’assises spéciale de Paris à interrompre les débats.

À la reprise des débats, l’une des avocates de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen, a demandé à la cour de « donner acte » des incidents qui avaient perturbé l’audience de mardi.

La défense de Salah Abdeslam reprochait notamment à une des assesseures d’avoir dit à l’accusé que « les parties civiles attendaient d’autres réponses » de sa part. Or, a fait remarquer Me Ronen, « la cour a un devoir de neutralité vis-à-vis de toutes les parties ».

L’avocate déplorait aussi que des applaudissements entendus dans le public n’aient pas été dénoncés par le président. « Si des réactions peuvent exister dans le public, si elles peuvent être naturelles, il nous importe tous qu’elle soient modérées par la police de l’audience », a dit Me Ronen.  

Elle a reproché également au président d’avoir demandé à son confrère Martin Vettes, autre avocat de Salah Abdeslam, de « changer de métier » et d’avoir « empêché » la défense de prendre la parole « à plusieurs reprises ».  

Tous les avocats de la défense se sont joints à cette demande.

Après plus d’une heure de délibéré, la cour a rejeté la demande de Me Ronen en estimant qu’il n’y avait pas eu d’atteinte aux droits de la défense.

« Nous allons donc continuer les débats et les reprendre là où nous les avions arrêtés », a dit le président Jean-Louis Périès avant de laisser la parole à Salah Abdeslam.