(Nations unies) La Russie a demandé mercredi un nouveau report d’un vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur son projet de résolution « humanitaire » sur l’Ukraine, attendu désormais vendredi, certains diplomates jugeant que le texte pourrait in fine être abandonné faute de soutien suffisant des plus proches alliés de Moscou.

Parallèlement, des discussions sont en cours, selon d’autres sources diplomatiques, pour que le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’exprime devant l’Assemblée générale de l’ONU devant laquelle une résolution sur l’aide humanitaire pourrait être mise au vote « très bientôt ».

En annonçant mardi le dépôt d’un projet de résolution au Conseil de sécurité, la Russie avait demandé un vote mercredi avant de changer d’avis pour un scrutin jeudi après-midi. L’objectif est maintenant « vendredi matin », a indiqué à l’AFP l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dmitry Polyanskiy.

À moins qu’il soit reporté « sine die », indique un diplomate sous couvert d’anonymat à l’AFP, en évoquant des « consultations » dans la journée de mercredi qui « n’ont pas été loin ». « Les Russes ne sont pas sûrs d’avoir les soutiens » minimum qu’ils espéraient, ajoute-t-il, en évoquant implicitement deux poids lourds du Conseil de sécurité, la Chine et l’Inde.

Ces deux pays s’étaient abstenus le 25 février lors du vote d’une résolution américano-albanaise dénonçant « l’agression » de l’Ukraine, un texte auquel Moscou avait mis son veto. L’abstention de la Chine, qui aurait pu voter contre, avait été alors remarquée.

Pour la résolution russe censée défendre l’aide humanitaire et condamner les attaques contre les civils en Ukraine, les trois pays africains du Conseil pourraient par ailleurs se joindre au vote « contre » attendu des six pays occidentaux, isolant encore davantage la Russie.

Interrogée dans la matinée par des journalistes sur la possibilité d’une intervention par vidéo du président ukrainien devant l’Assemblée générale, à l’image de celle réalisée devant le Congrès américain, Mona Juul, ambassadrice de la Norvège à l’ONU, membre non permanent du Conseil de sécurité, a répondu l’approuver.

« Je parle à l’instinct : c’est une bonne idée », a-t-elle dit avant d’embrayer sur la remise à l’Assemblée générale des Nations unies d’un projet de résolution d’origine franco-mexicaine, destiné à réclamer une « cessation des hostilités », une protection des civils et de l’acheminement de l’aide humanitaire.

Interrogé sur la date de vote pour cette nouvelle résolution à l’Assemblée générale, l’ambassadeur mexicain à l’ONU, Juan Ramon de la Fuente Ramirez, a indiqué que ce serait « très bientôt ». « Dans les jours à venir », a-t-il ajouté, en soulignant la nécessité, selon lui, que les 193 membres de l’ONU s’expriment à nouveau sur la guerre menée par la Russie à l’Ukraine.

Le 2 mars, à l’initiative de l’Union européenne, l’Assemblée avait massivement approuvé un premier texte condamnant la Russie pour son invasion le 24 février de l’Ukraine. La résolution, qualifiée d’« historique » en raison de son score sans appel, avait recueilli 141 votes favorables, 5 pays votant contre et 35 s’abstenant.