(Moscou) Les autorités russes ont affirmé lundi que 23 personnes avaient été tuées par un missile ukrainien dans la ville séparatiste prorusse de Donetsk, accusant Kyiv d’un « crime de guerre ».

Selon un communiqué du puissant Comité d’enquête russe, « au moins 23 civils […] parmi lesquels des enfants ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées ».

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a annoncé quant à lui la mort de « 20 habitants pacifiques », ajoutant que « 28 personnes, dont des enfants, ont été grièvement blessées et sont hospitalisées ».

Selon M. Konachenkov, l’armée ukrainienne a tiré un missile « Totchka-U » contre une zone résidentielle à Donetsk, grande ville industrielle et « capitale » autoproclamée du territoire séparatiste prorusse éponyme.

« L’utilisation de ce genre d’armes contre une ville où il n’y a pas de position de tir des forces armées […] est un crime de guerre », a affirmé M. Konachenkov dans un communiqué.

Lors d’un entretien téléphonique avec le premier ministre israélien Naftali Bennett, le président russe Vladimir Poutine a dénoncé un « nouvel acte barbare de l’armée ukrainienne », selon le Kremlin.

Il a également accusé les forces ukrainiennes d’avoir utilisé des « armes à sous-munitions », interdites par les traités internationaux en raison de leur impact destructeur sur une large zone sans discernement, avec en conséquence un risque d’importantes pertes civiles.

Cette accusation du président russe ne pouvait pas être vérifiée de manière indépendante.

Démenti ukrainien

L’armée ukrainienne a fermement démenti avoir tiré un missile contre Donetsk. « Il s’agit définitivement d’un missile russe ou d’un autre type de munition », a déclaré le porte-parole de l’armée ukrainienne Leonid Matioukine lors d’un point-presse.

Un précédent bilan, donné en matinée par le « ministère » local de la Santé, avait fait état de 16 morts et 23 blessés. Aucun bilan n’a pu être vérifié par l’AFP de source indépendante.

Sur son compte Telegram, la défense territoriale de Donetsk a publié des photos montrant plusieurs corps ensanglantés gisant dans une rue, au milieu de débris. Un minibus aux vitres brisées est également visible.

Cette même source a affirmé que les victimes ont été tuées par les débris d’un missile ukrainien « Totchka », intercepté selon elle par les défenses antiaériennes des séparatistes.

Le chef des séparatistes de Donetsk, Denis Pouchiline, a affirmé à la télévision russe qu’il s’agissait d’un missile contenant des sous-munitions, interdites par plus d’une centaine de pays, mais pas par la Russie ni l’Ukraine.

« Si [le missile] n’avait pas été abattu, il y aurait eu encore plus de victimes », a estimé M. Pouchiline.

Selon lui, les personnes touchées attendaient à un arrêt d’autobus et d’autres devant un distributeur de billets.  

La télévision russe a montré les images d’un autobus orange lourdement endommagé et de plusieurs véhicules en feu.

Les séparatistes de Donetsk, soutenus militairement par Moscou, sont en guerre depuis 2014 contre Kyiv et leurs troupes participent actuellement à l’offensive militaire en Ukraine.

Le centre de la ville de Donetsk est très largement épargné par les combats, en particulier depuis le début du conflit le 24 février.