(Kyiv) Russes et Ukrainiens sont tombés d’accord mercredi matin sur la mise en place d’une série de couloirs humanitaires afin d’évacuer les civils de villes assiégées et bombardées, a annoncé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

Selon elle, Moscou a confirmé son accord pour respecter une trêve de 9 h à 21 h locales (2 h à 14 h HNE) autour de six zones frappées par les combats.

Des couloirs ont notamment été définis pour évacuer les civils d’Energodar vers Zaporojie (sud), de Izioum à Lozova (est), de Volnovakha à Pokrovsk (est) et de Soumy à Poltava (nord-est), où un corridor avait déjà permis l’évacuation de milliers de civils mardi.

Plusieurs couloirs doivent également être instaurés pour évacuer vers Kyiv les civils depuis plusieurs villes violemment bombardées au nord-ouest de la capitale, dont Boutcha, Irpin et Gostomel.

Les évacuations vers la capitale doivent commencer à 11 h 30 locales (4 h 30 HNE), a précisé l’administration de la région de Kyiv.

Depuis Kyiv, les déplacés peuvent ensuite fuir vers l’ouest de l’Ukraine puis vers les pays voisins, où le flot de réfugiés n’a cessé de grandir ces derniers jours pour atteindre plus de deux millions de personnes mardi, dont plus d’un million en Pologne.  

Dans la ville portuaire stratégique de Marioupol (sud-est), que 300 000 personnes cherchent à fuir depuis vendredi, un couloir est aussi prévu en direction de Zaporojie. Mais selon les autorités ukrainiennes, les Russes empêchent toujours l’évacuation via le couloir convenu.

« Marioupol reste assiégée. Les Russes ont de nouveau empêché les habitants de sortir et l’aide humanitaire d’arriver en ville », a affirmé le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko, sur Facebook.

Plusieurs tentatives d’évacuation depuis Marioupol ont échoué ces derniers jours, notamment mardi, Kyiv et Moscou se rejetant mutuellement la responsabilité de ces échecs.

La vice-première ministre s’est aussi dite inquiète pour le couloir humanitaire depuis Volnovakha, petite ville de 20 000 habitants au nord de Marioupol.  

« J’ai reçu des appels d’habitants de Volnovakha qui demandent que les promesses de la Russie soient tenues et que les gens puissent quitter leur ville, où ils se cachent des tirs d’artillerie et des bombardements », a déclaré Iryna Verechtchouk.

La prise de Marioupol et Volnovakha permettrait à la Russie de faire la jonction entre ses forces provenant de Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014, et les troupes séparatistes prorusses dans le Donbass (est).