(Genève) Un million de réfugiés ont fui l’Ukraine à destination des pays voisins depuis le début de l’invasion russe il y a une semaine, a affirmé jeudi le haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi.

« En seulement sept jours, nous avons assisté à l’exode d’un million de réfugiés depuis l’Ukraine vers les pays voisins », a tweeté M. Grandi.

« Pour des millions d’autres, à l’intérieur de l’Ukraine, il est temps que les armes se taisent pour que l’assistance humanitaire puisse arriver et sauver des vies », a-t-il imploré.

M. Grandi prévoyait de se rendre au cours des prochains jours en Roumanie, en Moldavie et en Pologne, trois pays accueillant un grand nombre de réfugiés ukrainiens.

M. Grandi a ajouté qu’en près de 40 ans d’expérience dans la gestion de situations il avait « rarement vu un exode aussi rapide ».

Plus de la moitié des personnes qui ont fui l’Ukraine ont traversé l’Ukraine vers l’ouest en direction de la Pologne, selon le HCR.

Le responsable de l’aide humanitaire des Nations unies, Martin Griffiths, a déclaré que le nombre de réfugiés allait « continuer à augmenter très rapidement, d’heure en heure ».

Avec l’avancée des forces russes vers les grandes villes, les gens pourraient décider de fuir et « nous verrons davantage de déplacements », a-t-il déclaré à l’AFP.

Il a averti les parties au conflit qu’elles étaient responsables de la protection des civils à l’intérieur de l’Ukraine, mais aussi de leur « sortie en toute sécurité, si elles le souhaitent ».

Par ailleurs la responsable des droits de l’Homme des Nations unies, Michelle Bachelet, a précisé que le million de réfugiés avait souvent passé des jours à voyager dans des conditions éprouvantes.

Elle s’est toutefois inquiétée du sort des non-Ukrainiens qui, après s’être dirigés vers les frontières, ont été victimes de discrimination.

« Je salue l’accueil que les Ukrainiens qui quittent leur pays ont reçu. Cet accueil doit être étendu à tous ceux qui fuient le conflit, indépendamment de leur citoyenneté, de leur appartenance ethnique, de leur statut migratoire ou autre », a-t-elle déclaré au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.

« Il y a eu des indications inquiétantes de discrimination à l’encontre de ressortissants africains et asiatiques en fuite », a-t-elle ajouté.

Le directeur de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Antonio Vitorino, a également exprimé de vives inquiétudes, affirmant que les travailleurs et étudiants étrangers en fuite étaient confrontés à « des risques et des souffrances accrus ».

 « Je suis alarmé par les rapports vérifiés et crédibles de discrimination, de violence et de xénophobie à l’encontre de ressortissants de pays tiers qui tentent de fuir le conflit en Ukraine », a-t-il déclaré dans un communiqué. « La discrimination fondée sur la race, l’ethnicité, la nationalité ou le statut migratoire est inacceptable. Je déplore tout acte de ce type et j’appelle les États à enquêter sur cette question et à y remédier immédiatement », précise le texte.  

Les nations africaines du Conseil des droits de l’Homme ont exprimé leur préoccupation face à des informations selon lesquelles des Africains « se voient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité ».

 « Tout le monde a le droit de traverser les frontières internationales pendant un conflit », a déclaré le représentant de la Côte d’Ivoire, au nom du groupe.

 « Faites preuve de la même empathie et du même soutien pour toutes les personnes qui fuient la guerre, quelle que soit leur identité raciale », a-t-il exhorté.