(Genève) Le chef de la diplomatie hongroise a affirmé mercredi lors d’une réunion à l’ONU à Genève que son pays ouvrait ses portes aux réfugiés venus d’Ukraine, mais continuait à barrer la route aux migrants irréguliers « agressifs ».

« La Hongrie a déjà accepté plus de 100 000 réfugiés venus d’Ukraine, plus de 100 000 en moins d’une semaine », a déclaré Peter Szijjarto, devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Selon l’ONU, le nombre de réfugiés fuyant l’Ukraine pour les pays voisins a atteint presque 875 000 personnes au 1er mars. La Pologne est le principal pays d’accueil, suivi de la Hongrie, avec plus de 116 000 réfugiés.

Le gouvernement hongrois, connu pour sa politique résolument hostile aux migrants, a ouvert sa frontière aux Ukrainiens fuyant la guerre.

Budapest a même adopté une réglementation permettant aux citoyens de pays tiers ayant étudié ou travaillé en Ukraine « d’entrer sur le territoire de la Hongrie sans motif », a expliqué M. Szijjarto, indiquant que son pays « organise pour eux les transferts vers les aéroports les plus proches pour leur permettre de rentrer chez eux. »

Mais M. Szijjarto a indiqué devant le Conseil des droits de l’homme que de « fausses informations circulent » sur son pays selon lesquelles les migrants irréguliers seraient également autorisés à entrer sur le territoire hongrois en profitant de l’afflux de réfugiés fuyant les combats en Ukraine.

« C’est un mensonge. La vérité est que nous ne permettons à aucun migrant irrégulier d’entrer sur le territoire hongrois et nous protégerons toujours la Hongrie de ces personnes », a-t-il insisté.

Le chef de la diplomatie hongroise a ensuite expliqué qu’il fallait rejeter toute forme de comparaison entre les personnes qui fuient la guerre et les migrants irréguliers.

« Les migrants irréguliers ont tendance à se comporter de manière agressive […], ils détruisent les infrastructures et ils attaquent la police. Mais les réfugiés d’Ukraine, eux, viennent aux passages frontaliers, ils font la queue de manière très disciplinée et très patiente pendant des heures et des heures, parfois même pendant une journée », a déclaré M. Szijjarto.

« Ils coopèrent avec les autorités », a-t-il dit, jugeant qu’« une comparaison entre ces deux groupes de personnes était humiliante pour ces personnes innocentes dans le besoin qui fuient l’Ukraine ».

Tant l’ONU que des défenseurs des droits des migrants ont critiqué à plusieurs reprises la politique anti-migrants du premier ministre souverainiste Viktor Orban, et ont accusé le pays de refuser l’accès à son territoire à des personnes ayant un réel besoin de protection.