(Bruxelles) L’UE a durci mercredi ses sanctions contre la Biélorussie en représailles du soutien de Minsk à l’invasion russe de l’Ukraine, en ajoutant 22 officiers supérieurs à la liste noire européenne et en ciblant des exportations clés du pays.

« La Biélorussie participe à une invasion russe non provoquée contre l’Ukraine en autorisant une agression militaire à partir de son territoire », a observé dans un communiqué le Conseil européen (l’organe représentant les États membres), pour justifier le nouveau train de sanctions.

Les Vingt-Sept ont décidé d’ajouter 22 personnes (6 généraux et 16 colonels de l’armée biélorusse) à la liste des personnes et entités faisant l’objet de mesures restrictives – gel des avoirs et interdiction de voyager dans l’UE –, selon le texte publié mercredi au Journal officiel de l’UE, qui précise leurs noms et fonctions.

Les nouvelles sanctions visent par ailleurs les secteurs cruciaux de l’économie biélorusse, notamment en restreignant drastiquement la principale exportation du pays, la potasse – utilisée comme fertilisant en Europe.

L’UE va par ailleurs cesser ses importations de bois, de ciment, d’acier, de fer et de produits en caoutchouc (pneus…) provenant de la Biélorussie, ainsi que les exportations vers l’ex-république soviétique d’équipements liés à l’industrie du tabac et de biens à double usage (militaire et civil).

Désormais, les sanctions européennes couvriront 70 % des exportations biélorusses vers l’UE, selon une source européenne.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait promis dimanche de nouvelles sanctions contre la Biélorussie pour attaquer « plus importants secteurs économiques » du pays.

Le régime de Minsk est accusé d’avoir permis à la Russie d’utiliser son territoire pour l’invasion de l’Ukraine, notamment aux forces se dirigeant vers Kiev.

La Biélorussie est déjà sous sanctions de l’UE pour la répression de son opposition et le détournement d’un avion européen en juin 2021 afin d’arrêter un dissident et pour avoir organisé un afflux de migrants du Moyen-Orient aux frontières de l’UE depuis son territoire.

Les mesures annoncées dimanche sont le sixième train de sanctions de l’UE contre l’ex-république soviétique, alliée du régime de Vladimir Poutine. Elles frappent déjà 183 responsables, dont le président Alexandre Loukachenko, et 26 sociétés ou entités.

Après le détournement d’un avion de Ryanair, l’UE avait déjà ciblé des secteurs économiques comme celui de la potasse, restreint la vente en Biélorussie de technologies sensibles dans le domaine des télécommunications, et interdit l’espace aérien européen aux compagnies biélorusses.