(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson a accusé mercredi la Russie de s’être rendue coupable de « crime de guerre » en Ukraine en raison des armes utilisées contre des civils et appelé l’ONU à « exiger » un retrait russe.

« Ce que nous avons déjà vu de la part du régime de Vladimir Poutine concernant l’utilisation des munitions larguées sur des civils innocents, cela constitue déjà à mon avis un crime de guerre », a-t-il déclaré devant les députés britanniques, qui se sont levés pour une ovation à l’ambassadeur ukrainien Vadym Prystaïko, présent dans les galeries de la Chambre des communes.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé lundi l’ouverture « aussi vite que possible » d’une enquête sur la situation en Ukraine, évoquant des « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ».

Amnistie internationale a en particulier dénoncé l’utilisation de bombes à sous-munitions, interdites en 2010 par une convention internationale, estimant que cela devrait faire l’objet d’une enquête pour « crime de guerre ».

« Poutine a fait une grave erreur de calcul dans son odieuse attaque contre une nation souveraine », a déclaré M. Johnson.

« Il a sous-estimé l’extraordinaire force d’âme du peuple ukrainien ainsi que l’unité et la détermination du monde libre à s’opposer à sa barbarie », a-t-il ajouté.

Il a appelé les pays membres de l’ONU à condamner, lors du vote de l’Assemblée générale prévu mercredi, l’invasion russe de l’Ukraine et à « exiger que Poutine fasse rentrer ses tanks » : « Si, au contraire, Poutine redouble d’efforts, nous continuerons à augmenter la pression économique. »

Interpellé par l’opposition pour savoir pourquoi le Royaume-Uni ne sanctionnait pas le milliardaire Roman Abramovitch, propriétaire du club de foot de Chelsea, il a refusé de commenter un cas individuel, mais assuré que Londres comptait « continuer de resserrer l’étau » sur le pouvoir russe.