(Moscou) Les relations entre Moscou et les Occidentaux sont proches du « point de non-retour » sur fond d’invasion russe de l’Ukraine et de sanctions massives contre la Russie, a estimé vendredi la porte-parole de la diplomatie russe.

« Le fait est que nous sommes proches de là où commence le point de non-retour », a déclaré Maria Zakharova à la télévision russe.

Plus tôt, le président russe Vladimir Poutine a appelé les militaires ukrainiens à « prendre le pouvoir » à Kiev en renversant le président Volodymyr Zelensky et son entourage, quelques minutes après avoir évoqué des négociations avec Kiev.

« Prenez le pouvoir entre vos mains. Il me semble qu’il sera plus facile de négocier entre vous et moi », a lancé M. Poutine à l’armée ukrainienne dans une intervention retransmise à la télévision russe.

Il a affirmé ne pas combattre en Ukraine des unités de l’armée, mais des formations nationalistes qui se comportent « comme des terroristes » utilisant des civils « comme des boucliers humains ».

M. Poutine a aussi qualifié le président ukrainien Volodymyr Zelensky et ses ministres de « clique de drogués et de néonazis, qui s’est installée à Kiev et a pris en otage tout le peuple ukrainien ».

Moscou qualifie les autorités ukrainiennes de « néonazis » ou de « junte » depuis 2014 et le déclenchement de la guerre dans l’est russophone de l’Ukraine entre séparatistes et forces de Kiev, et ceci bien que M. Zelensky ait des origines juives.

Les accusations de « drogué » renvoient à celles lancées par les détracteurs de M. Zelensky lors de la présidentielle de 2019, à laquelle il avait été confortablement élu.

Un peu plus tôt, le Kremlin avait indiqué dans un communiqué que M. Poutine avait affirmé à son homologue chinois Xi Jinping « être prêt à envoyer à Minsk une délégation pour des négociations avec des représentants de l’Ukraine ».

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a lui indiqué aux journalistes que la Russie avait été à cet effet en contact avec les Ukrainiens, mais qu’ils avaient « complètement disparu de la ligne » après un désaccord sur la ville devant accueillir des pourparlers.

L’Ukraine n’a elle pas évoqué cette possibilité.

Avant l’invasion, le Kremlin a systématiquement refusé des pourparlers avec l’Ukraine, malgré des demandes répétées du président ukrainien Volodymyr Zelensky avant le déclenchement de l’invasion russe jeudi.

Le président ukrainien avait même dit quelques heures avant le début de la campagne militaire russe qu’il avait tenté de joindre en vain M. Poutine.

Vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré que l’objectif de l’invasion russe de l’Ukraine était de « libérer » les Ukrainiens « de l’oppression », laissant entendre que Moscou comptait renverser le pouvoir en place.

Il avait ajouté que la Russie était prête à des négociations si l’Ukraine « dépose les armes ».

M. Poutine a accusé vendredi des unités de nationalistes ukrainiens d’agir « comme des terroristes » en déployant des armes lourdes dans le centre de grandes villes ukrainiennes dont Kiev et Kharkiv (Est).

« Nous considérons cette situation comme extrêmement dangereuse », a dit M. Peskov.