(Berlin) L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel a condamné vendredi la « guerre d’agression » menée par la Russie contre l’Ukraine, qui marque une « profonde rupture dans l’histoire de l’Europe ».

« C’est avec la plus grande inquiétude que je suis l’évolution de la situation après la nouvelle attaque, qui suit celle de 2014 [contre la Crimée], de la Russie dirigée par le président Poutine contre l’intégrité territoriale et la souveraineté » de l’Ukraine, écrit Mme Merkel dans une déclaration transmise par ses services.

« Cette guerre d’agression menée par la Russie marque une profonde rupture dans l’histoire de l’Europe après la fin de la Guerre froide », estime Mme Merkel, qui a quitté le pouvoir en décembre après 16 années aux commandes de l’Allemagne.

« Cette violation flagrante du droit international n’a aucune justification et je la condamne avec la plus grande fermeté », assène Mme Merkel, qui a entretenu des relations à la fois très étroites et difficiles avec Vladimir Poutine lorsqu’elle était chancelière.

Berlin et Moscou ont eu de nombreux contentieux ces dernières années, des cyberattaques attribuées à la Russie visant des institutions allemandes, dont la chancellerie, à des affaires d’espionnage en passant par l’hospitalisation en Allemagne de l’opposant Alexeï Navalny, victime d’un empoisonnement imputé aux services russes.

L’ex-chancelière a toutefois tenté de maintenir des relations étroites avec le Kremlin durant ces quatre mandats, en soutenant par exemple contre vents et marées le chantier du gazoduc germano-russe Nord Stream 2, aujourd’hui suspendu.

Elle fait du coup aujourd’hui l’objet de nombreuses critiques dans les médias allemands, qui dénoncent l’échec cuisant de sa diplomatie bienveillante menée à l’égard de Moscou ces dernières années.