(Berlin) L’Europe est confrontée avec la présence massive, selon les Occidentaux, de soldats russes près de la frontière ukrainienne, à « la plus grande concentration de forces militaires » depuis la Guerre froide, a estimé vendredi soir le secrétaire général de l’OTAN.

C’est « beaucoup plus que des manœuvres » et « la Russie est assurément en mesure, sans autre forme d’avertissement, d’attaquer » l’Ukraine, a dit Jens Stoltenberg à la chaîne de télévision allemande ZDF.

PHOTO MINISTÈRE DE LA DÉFENSE RUSSE, VIA ASSOCIATED PRESS

Le conducteur d’un blindé russe durant des manœuvres militaires communes entre l’armée russe et l’armée biélorusse près de Bretsky, en Biélorussie, le pays au nord de l’Ukraine.

Un responsable américain a estimé vendredi que la Russie disposait de 190 000 hommes aux abords de l’Ukraine et sur son territoire, en comptant les forces séparatistes. Jusqu’à alors, ils parlaient de 150 000 aux frontières du pays.  

« Il ne peut y avoir aucun doute sur le fait que nous assistons à la plus grande concentration de forces militaires depuis la fin de la Guerre froide », a jugé à ce sujet M. Stoltenberg, en marge de la Conférence sur la Sécurité de Munich, grand rendez-vous annuel sur les questions de défense, qui s’est ouverte dans la journée.

PHOTO MINISTÈRE DE LA DÉFENSE RUSSE, VIA ASSOCIATED PRESS

Un groupe de chars russes lors d’exercices militaires non loin de la frontière ukrainienne, près de Bretsky, en Biélorussie, où les armées russes et biélorusses tiennent des exercices communs.

Le secrétaire général de l’OTAN a souligné dans ce contexte suivre de près le débat qui enfle en Suède et en Finlande sur une possible adhésion à l’OTAN, en raison des tensions russo-ukrainiennes, alors que ces deux pays nordiques n’en font pas partie aujourd’hui.

« Nous écoutons très attentivement ce qui vient de Suède et de Finlande, ils ne se sont pas portés candidats » à une adhésion à l’Alliance atlantique, « mais ils ne veulent pas non plus que l’OTAN ferme la porte au cas où un jour ils voudraient le faire », a-t-il dit.