(Berlin) Fin des contrôles d’accès aux commerces et restaurants, retour de public dans les stades, réouverture des discothèques, l’Allemagne a emboîté le pas mercredi à ses voisins européens et annoncé la levée progressive de la plupart des restrictions contre la COVID-19.

La première puissance économique européenne engage un plan d’assouplissement en trois étapes visant à supprimer « une grande partie des restrictions actuellement en place » d’ici le 20 mars, a déclaré le chancelier Olaf Scholz, après une réunion avec les dirigeants des 16 régions du pays.

Plusieurs pays européens, comme l’Angleterre, la France, ont levé certaines restrictions liées à la COVID-19, dans un contexte sanitaire toujours tendu. Les Pays-Bas mardi, Autriche et Suisse mercredi, ont annoncé leur calendrier de retour progressif à la normale.

Norvège et Danemark sont encore plus avancés et ont déjà fait tomber ces dernières semaines la plupart des mesures.

L’Allemagne, frappée après la France et la Grande-Bretagne par une vigoureuse cinquième vague, a encore enregistré mercredi près de 220 000 cas supplémentaires en 24 heures et le taux d’incidence sur sept jours dépasse les 1400.

Mais « le point culminant de la vague Omicron est dépassé », veut croire le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach.

« Nous pouvons regarder vers l’avant avec plus de confiance que nous ne l’avons fait ces dernières semaines », a-t-il estimé. « D’une certaine manière, après ces deux longues années, nous méritons que les choses s’améliorent d’une manière ou d’une autre ».

Obligation repoussée

La grogne des Allemands lassés des restrictions se fait de plus en plus sentir. Olaf Scholz doit en outre composer avec les demandes pressantes d’assouplissement de l’un de ses deux partenaires de coalition, le parti libéral FDP.

Le plafond du nombre de personnes autorisées lors de rassemblements privés, pour le moment limité à dix personnes vaccinées ou guéries, va être levé. Il sera en revanche maintenu pour les non-vaccinés jusqu’à fin mars.

Les obligations vaccinales conditionnant l’accès aux principaux lieux de vie sociale ou culturelle vont être allégées voire supprimées.

Les règles incitant les entreprises à permettre à leurs salariés d’être autant que possible en télétravail vont aussi disparaître, même si des aménagements devraient rester possibles.

Quant aux contrôles d’accès aux commerces de détail, sur la base d’un certificat de vaccination et de documents d’identité, ils seront levés prochainement dans toute l’Allemagne.

Le port de masques chirurgicaux ou de type FFP2 restera lui obligatoire, notamment dans les transports ou les espaces clos, car « la pandémie n’est pas terminée », a rappelé M. Scholz.

À partir du 4 mars, ce sont les restrictions dans les restaurants et les hôtels qui devraient disparaître et les clubs et discothèques pourraient rouvrir pour les personnes vaccinées, guéries ou testées.

Des jauges, de 60 % en intérieur et 75 % en extérieur, continueront d’être appliquées dans les enceintes sportives et les grands évènements accessibles uniquement sur présentation du passeport vaccinal.

Le chantier de l’obligation vaccinale semble lui bel et bien repoussé.

Promise dans un premier temps à une entrée en vigueur en février ou mars, la vaccination obligatoire, que le gouvernement allemand soutient, mais dont il a laissé l’initiative à sa majorité, est désormais « nécessaire pour l’hiver prochain » afin d’éviter qu’« un nouveau variant ne vienne tout gâcher », a déclaré mercredi M. Scholz.

Quelque 75 % de l’ensemble de la population est vacciné en Allemagne et 55 % ont reçu une dose de rappel.

En Autriche, seul pays de l’UE à avoir imposé, depuis début février, la vaccination contre la COVID-19 aux personnes âgées de plus de 18 ans, le gouvernement a sollicité l’avis d’experts pour réévaluer la mesure dans ce contexte d’assouplissement.