(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a réitéré jeudi son soutien à son homologue kazakh et allié Kassym-Jomart Tokaïev, lors de leur première rencontre depuis les émeutes meurtrières qui ont secoué le Kazakhstan début janvier.

Plus de 200 personnes ont été tuées dans ces troubles débutés à cause d’une hausse du prix du carburant et qui ont donné lieu à des pillages et affrontements armés. La Russie avait dépêché une force militaire sur place.

M. Tokaïev « fait tout pour normaliser la situation », a plaidé M. Poutine lors d’une conférence de presse commune à Moscou, à l’issue de leur première rencontre en personne depuis la crise.

« La Russie fera tout pour soutenir le président du Kazakhstan », a-t-il ajouté.

M. Tokaïev a salué à son tour « l’aide inestimable de Moscou pour repousser une attaque sans précédent », les autorités kazakhes affirmant, sans avoir apporté de preuves, que le pays a été victime de groupes de « bandits » et de « terroristes » formés à l’étranger.

« La Russie joue un rôle extrêmement important pour assurer la stabilité et la sécurité dans notre région », a encore souligné M. Tokaïev.

Cette marque de soutien de Moscou intervient alors que le président kazakh a entamé un processus visant à réduire l’influence de son prédécesseur, Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé le pays pendant 30 ans.

La colère des manifestants lors des émeutes était notamment dirigée vers M. Nazarbaïev qui, bien qu’ayant quitté le pouvoir en 2019, disposait encore d’une influence politique certaine.

Depuis les troubles, M. Tokaïev a ainsi pris, à la place de M. Nazarbaïev, la tête du puissant Conseil de sécurité et du parti au pouvoir Nour OTAN, et écarté des proches de son prédécesseur d’importants postes à responsabilités.

Lundi, il a approuvé des amendements réduisant les pouvoirs de M. Nazarbaïev en lui retirant notamment la coordination des initiatives en matière de politique intérieure et étrangère.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait déclaré en janvier que Vladimir Poutine entretenait de bonnes relations tant avec M. Tokaïev qu’avec M. Nazarbaïev et que la transition en cours était une « affaire interne » du Kazakhstan.