(Washington) L’Europe traverse le « moment le plus dangereux » pour sa sécurité depuis la fin de la Guerre froide, même si une « solution diplomatique » avec la Russie reste « possible », a déclaré lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à Washington.

Interrogé sur les avertissements des États-Unis quant à l’imminence d’une possible invasion russe de l’Ukraine, il a assuré « partager une forte préoccupation » au sujet de cette menace.

« Nous vivons assurément, à mon avis, le moment le plus dangereux pour la sécurité en Europe après la fin de la Guerre froide », a-t-il dit. « Personne ne masse 140 000 soldats lourdement armés à la frontière d’un pays » sans que cela ne « représente une forte menace », a-t-il estimé, en donnant une estimation du déploiement russe aux portes de l’Ukraine plus élevée que les 110 000 hommes évoqués ces derniers jours par des responsables américains.

Il y a « 140 000 militaires massés à la frontière, ils ne sont pas là pour prendre le thé ! », s’est exclamé Josep Borrell.

À ses côtés, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a nié tout « alarmisme » dans les mises en garde de Washington.

« Ce n’est pas de l’alarmisme, ce sont simplement les faits », a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune.

Les Américains et les Européens accusent le président russe Vladimir Poutine de vouloir préparer une éventuelle invasion de l’Ukraine, et menacent de sanctions économiques massives s’il passe à l’acte.

« Nous ne pensons pas que M. Poutine a pris sa décision, mais il a mis en place les moyens, s’il devait décider de le faire, pour agir très rapidement contre l’Ukraine d’une manière qui aurait des conséquences terribles pour l’Ukraine, la Russie et pour nous tous », a insisté le chef de la diplomatie américaine.

Les deux hommes ont toutefois assuré que la diplomatie était toujours à l’œuvre.

« Nous pensons qu’une solution diplomatique à cette crise est toujours possible », a résumé Josep Borrell. « Nous espérons le meilleur, mais nous préparons au pire. »