(Paris) L’Assemblée nationale française a rejeté vendredi une proposition de résolution transpartisane invitant le gouvernement à octroyer le statut de réfugié en France au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, incarcéré à Londres et menacé d’extradition vers les États-Unis.

Le texte examiné vendredi n’avait qu’une portée symbolique, car non contraignant. Il a reçu néanmoins le soutien de candidats à l’élection présidentielle, le communiste Fabien Roussel et le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, de députés écologistes, centristes, d’une socialiste et d’une poignée d’élus de la majorité.

L’examen de cette résolution intervenait quelques jours après un accord entre Assemblée et Sénat autour d’une proposition de loi pour une meilleure protection des lanceurs d’alerte en France.  

Malgré la véhémence et le lyrisme des orateurs pro-Assange, les députés ont voté contre la résolution par 17 voix pour et 31 contre.

« Aujourd’hui est une victoire. Nous redonnons une voix à celui qui n’en a plus », a cependant salué la députée qui défendait le texte, Jennifer de Temmerman, à propos de M. Assange incarcéré au Royaume-Uni depuis 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Équateur où il s’était réfugié.

Julian Assange est réclamé par la justice américaine qui l’a inculpé en vertu des lois anti-espionnage. Il encourt 175 ans de prison pour avoir permis la publication de dizaines de milliers de documents confidentiels, notamment sur les opérations américaines en Afghanistan et en Irak.

« Il a dénoncé des agissements barbares et des bavures inqualifiables qu’il fallait rendre public », a salué le communiste Stéphane Peu.

Des élus de la majorité ont rejeté le texte, arguant de « points litigieux » de la résolution, notamment d’ordre juridique et diplomatique.